Si le patron du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a choisi la wilaya de Chlef pour inaugurer sa campagne électorale en prévision des prochaines législatives, c'est parce le bureau local du parti a présenté à Chlef une liste exclusivement féminine. Une liste féminine conjuguée au pluriel pour décrocher des sièges au palais de Zighout Youcef est une première que ce soit à l'échelle locale ou nationale. Réputée comme étant une région conservatrice, le FNA a cassé un grand tabou à Chlef en confectionnant une liste 100 % féminine composée de 16 candidates. Selon Khedoudja Boussekka, présidente du bureau de wilaya du FNA et candidate aux législatives au niveau de la circonscription de Chlef, «le choix auquel nous avons opté est une première dans l'histoire des législatives en Algérie». Et de préciser que «le comité de candidature est 100 % masculine». De plus, «les membres du comité a étudié tous les dossiers et demandes de candidatures en tenant compte du niveau d'instruction et du passé politique du militant dans les rangs du FNA. Toutes les candidates détiennent au moins une licence de l'enseignement supérieur,» enchaîne le président du comité de candidatures, Ibrahim Azzouz. Quant à la moyenne d'âge des candidates, elle ne dépasse pas les 32 ans. D'autres militants justifient le choix du profil universitaire et celui de la gente féminine par la supériorité numérique des militantes universitaires dans les rangs du FNA au niveau local. «Une fois remise au bureau nationale, la liste des candidates a été unanimement approuvée par les membres du bureau sans la moindre réserve», affirme Me Boussekka. Et pour preuves, «le président du FNA nous a honoré par l'organisation du meeting inaugural au niveau de notre wilaya». «Par ce geste, le président du FNA a voulu rendre hommage à toutes les militantes du parti et précisément les candidates de la wilaya de Chlef. Ces dernières veulent donner du sens à l'exercice du rôle des députés à l'hémisphère du Parlement. La femme peut contribuer à la vie politique et occuper des postes de responsabilité si elle le veut bien sûr», considère-t-elle. Quant au Dr Sihem Rifka Braikia, maître assistante en oncologie et candidate aux législatives, elle n'exclut pas le rôle des hommes du FNA dans cette course à l'APN. «Si nous avons opté pour une liste totalement féminine, cela ne veut pas dire qu'on a écarté les hommes, au contraire on compte beaucoup sur ces militants», souligne-t-elle. Et d'enchaîner : «Nous sommes toutes des jeunes militantes avec un bagage scientifique derrière nous. Nous allons mettre au profit de notre parti toutes nos compétences et expériences rien que pour servir les citoyens et contribuer à développer la wilaya de Chlef.» Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a estimé dimanche, lors de son meeting animé au centre culturel islamique à Chlef, que «ceux qui appellent à l'abstention et au boycott des élections législatives de 2017 veulent conduire le peuple au désespoir.» «Je crois que le FNA a son discours pour convaincre le peuple algérien d'aller aux urnes». Je pense également que le peuple algérien accomplira le 4 mai son devoir et son droit constitutionnel car l'abstention n'est pas la solution efficiente aux problèmes du pays. Toutefois, boycotter les élections ne fera qu'aggraver la situation sur tous les plans.» Le président du FNA a appelé, par ailleurs, les Algériens à voter en masse pour barrer la route contre les opportunistes et la médiocrité. Quant aux candidats qui procèdent «à l'achat des voix des électeurs», le patron du FNA a rappelé que ce phénomène «pourra probablement se produire lors des prochaines législatives, mais c'est à vous électeurs et électrices de lutter contre cette forme de corruption et de la dénoncer publiquement». Et de soutenir que «les appareils de l'Etat, à savoir sécuritaire et judiciaire, seront à l'affût de toute tentative d'achat des voix lors des prochaines élections». M. Touati rappelle également que la lutte contre le phénomène de corruption et de fraude qui entravent sans doute le processus électoral et sa transparence est l'affaire de tous les citoyens. «Il faut croire que le peuple a le pouvoir de changement et à lui seul incombe la responsabilité de faire un changement da la carte politique en Algérie lors des prochaines législatives», appuie-t-il. Touati, qui intervenait dans le cadre de la campagne électorale des législatives du 4 mai 2017, a estimé que le pays connaît «un recul à tous les niveaux depuis l'indépendance du pays en 1962». Evoquant le programme du FNA, il a affirmé que son parti travaille pour mettre un terme à toutes ces «formes de ségrégation». La justice sociale et l'égalité des chances passent par l'instauration d'un Etat de droit, a-t-il dit. «Nous allons privilégier, lors de notre campagne électorale, le travail de proximité pour convaincre les électeurs de notre programme électoral. Notre objectif est de toucher à toutes les franges de la société et d'être près du citoyen», conclut-il.