La liste est exclusivement féminine au FNA dans la wilaya de Chlef. Toutes les candidates ont des diplômes universitaires. Pour la première fois dans l'histoire des élections législatives dans le pays, une liste 100% féminine va se lancer dans la bataille dans la wilaya de Chlef. L'initiative est à l'actif du Front national algérien ( FNA) de Moussa Touati, qui a décidé de leur accorder sa confiance et de leur donner l'occasion de se mesurer aux prétendants des autres formations en lice. C'est un événement inédit et insolite qui vient trancher avec les anciennes pratiques en matière de présentation de candidatures aux élections locales et nationales, qui restent dominées dans la plupart des cas par les hommes. Mais au FNA, on a préféré cette fois-ci sortir de l'ordinaire en se distinguant par une liste totalement constituée de femmes, de surcroît des diplômées des universités, avec une moyenne d'âge de 32 ans. «Ce n'est pas parce qu'il n'y pas de candidats hommes, mais parce que les femmes militantes sont plus nombreuses dans les structures locales du FNA, à savoir les 35 cellules communales du parti. Celles-ci sont militantes du FNA depuis 2012, date à laquelle j'ai été désignée à la tête du bureau de wilaya par le président du parti, Moussa Touati», a souligné la tête de liste Khadoudja Bouceka, avocate et présidente du bureau de wilaya du FNA. Elle est secondée par Syhem Braikia, maître-assistante hospitalo-universitaire et spécialiste en oncologie, tandis que Fouzia Mitt, une licenciée en langue arabe, figure en troisième position sur la liste. Deux autres candidates, également universitaires, sont âgées de moins de 25 ans. C'est dire que l'ensemble des postulantes sont d'un niveau intellectuel égal voire supérieur à la moyenne, estime Khadoudja Bouceka, qui précise qu'un tel choix a été largement approuvé par la commission locale de candidatures présidée par des hommes ainsi que le bureau national du FNA, à sa tête son président Moussa Touati. C'est d'ailleurs pourquoi ce dernier a décidé de lancer sa campagne électorale pour les législatives à partir de Chlef, le 9 avril prochain à 14h. «C'est une forme de reconnaissance et un hommage à toutes ces femmes qui veulent donner du sens à l'exercice du rôle des députés dans le Parlement. Elles ont l'avantage d'être plus présentes dans la société et d'occuper des postes en relation directe avec toutes les couches de la population», estime-t-elle. Sont-elles capables de relever le défi, d'autant plus que le FNA n'a eu aucun siège durant le mandat parlementaire qui se termine dans quelques semaines ? Si elle est prise au sérieux, la question n'effraie pas pour autant les militantes du FNA qui affichent une détermination sans faille dans leur capacité à relever le défi lors du prochain rendez-vous électoral, même si elles sont conscientes des difficultés liées au manque de moyens. «Nous allons privilégier le travail de proximité pour défendre nos convictions auprès des électeurs et électrices et leur expliquer notre programme de changement», a ajouté la candidate Syhem Braïkia sur une note optimiste.