Deux chefs inspecteurs divisionnaires des douanes ont été relevés de leurs fonctions. L'un et l'autre ont reçu la notification de leur sanction en date du 17 avril 2017. Ils occupaient, chacun en ce qui le concerne, la chefferie de division des douanes de l'aéroport d'Alger et celle du port d'Oran. Ce dernier était en villégiature à Dubaï. Il s'y est rendu au lendemain de l'éclatement de l'affaire à l'origine de l'arrestation de plusieurs policiers et douaniers, tous impliqués dans une grosse affaire de corruption. Ces deux décisions de relèves seront suivies, nous a-t-on précisé, de poursuites judiciaires. Elles seront entamées à leur encontre par la DGD. Conséquence de la grande colère du premier responsable de cette institution Kaddour Bentahar nommé DGD en mai 2015, le déplacement de ce dernier à Aïn Gezzam. En présence de l'ensemble des douaniers tous grades confondus, il a apostrophé le directeur régional des douanes de Tam (nommé sans décret) d'expliquer le fait que durant quatre années de présence, il ne s'est jamais déplacé à Aïn Guezzam. Sur la liste des cadres à même d'être sanctionnés sévèrement avec poursuites judiciaires à leur encontre, concernerait le directeur régional d'Oran. Pour tenter d'éviter cette situation, l'intéressé a déposé sa demande de mise à la retraite. Ce qui ne pourra certainement pas lui faire éviter la procédure de mise sous contrôle judiciaire dont il devrait faire l'objet dans les prochaines heures. Les faits sur lesquels ont enquêté les éléments du pôle judiciaire d'Oran ont été confirmés. En ces affaires et plusieurs autres, ont quelque peu fait oublier celle ayant trait à un harcèlement sexuel dont se serait rendu auteur, ces derniers jours, un responsable régional des douanes sur une de ses proches collaboratrices. Par solidarité avec leur consœur victime, les douaniers d'Oum El Bouaghi envisagent entamer un mouvement de protestation. L'on doit s'attendre dans les prochaines heures à d'autres sanctions à l'encontre de certains officiers supérieurs des douanes. Il est même dit qu'une opération de nettoyage de grande ampleur devrait intervenir prochainement dans les rangs des douanes algériennes. Notamment du côté de ceux connus pour être proches des trafiquants et contrebandiers de la région de Tébessa. Pour poursuivre leurs méfaits d'atteintes à l'économie nationale aux frontières, ces derniers ont jeté leur dévolu sur l'inspection divisionnaire d'Oran. C'est dire que ces derniers jours, ça bouge énormément du côté de la direction générale des douanes. Le premier responsable de cette institution chargée de la surveillance des barrières économiques du pays a énormément à faire. Particulièrement dans le domaine de la maîtrise de ses effectifs. L'assassinat le 12 avril dernier d'un officier divisionnaire responsable du poste frontalier de Aïn Guezzam (Tamanrasset) par un de ses adjoints directs, a ouvert grandes les portes de la suspicion. D'autant que son forfait accompli, l'auteur qui s'est par la suite donné la mort en retournant l'arme contre lui, a gravement atteint deux douaniers. Ils avaient eu le tort d'être présents sur les lieux au moment de l'altercation entre leurs deux supérieurs. Cet autre grave incident intervient quelques jours après la mise au jour d'un important réseau de contrebande dans le carré Alger-Oran-Aïn Guezzam-Tébessa. Un carré qui semble avoir fait des petits dans d'autres wilayas. Au frontières Est du pays notamment celles maritimes de Annaba et Skikda et celles terrestres de Tébessa, Souk Ahras et Tarf où des repris de justice notoires accèdent au port sans rencontrer une quelconque opposition. Il semblerait qu'une dangereuse légèreté se serait instaurée en matière de contrôle des personnes et des biens. Y compris la drogue, les psychotropes, le tabac et les faux médicaments. On est loin des saisies insignifiantes objet de communiqués émis par les structures douanières décentralisées. Ils proviennent par containers entiers de l'étranger. «Depuis environ trois mois, la douane algérienne vit des moments difficiles. Ils sont caractérisés par plusieurs faits graves de corruption commis par des responsables des douanes. «Les sanctions à leur encontre doivent être sévères», indiquent d'anciens cadres supérieurs des douanes contactés. Ils ont estimé que certains officiers et agents sont frappés de suspicion et qu'ils ne méritent pas le titre de gardiens de notre économie nationale.