La sortie de la dépendance de l'économie nationale à l'égard des hydrocarbures prend une place de choix dans la liste des propositions qui figurent dans les programmes des partis candidats aux élections législatives du 4 mai. Cette question est liée directement à celle de la transition énergétique qui a été amorcée en Algérie avec le programme national de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique adopté en février 2011 et actualisé en mai 2015 visant à porter les capacités de production électrique à partir de sources renouvelables, à 22.000 MW pour le marché national, à l'échéance 2030, soit une part de l'électricité renouvelable dans le bilan national de la production de l'électricité de 27 %, et une place prépondérante accordée au photovoltaïque et, dans une moindre mesure, à l'éolien. Le Front de libération nationale (FLN) part du double constat que l'énergie est une «source vitale» sur laquelle repose tous les secteurs économiques et qu'il y a un «recul continu» dans la production nationale des hydrocarbures alors qu'en parallèle la demande locale est en hausse compte tenu des besoins progressifs de la population en matière d'énergie. Il encourage la promotion de l'investissement dans les domaines des énergies renouvelables et la concrétisation de nouveaux investissements avec des opérateurs étrangers. Même raisonnement au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), sur la «situation de diminution de l'offre à cause du déclin des ressources en hydrocarbures et de l'explosion de la demande interne». Il appelle à «agir à la fois sur l'offre et la demande». «La pénurie d'énergies fossiles ne concerne pas que les prochaines générations, elle est déjà d'actualité», a-t-il averti. Il propose d'instaurer un marché de l'«efficacité énergétique et des énergies renouvelables (solaire et éolienne)» tiré, dans un premier temps, par la commande publique qui aboutira à terme à l'instauration d'un «certificat d'efficacité énergétique». Tout comme le FLN, et rejoignant également l'avis de nombreux experts algériens en matière d'énergie le programme du Rassemblement national démocratique (RND) qui a été établi pour la campagne électorale des législatives du 4 mai, fait observer que «la consommation intérieure en hydrocarbures est en augmentation constante, une tendance en sens contraire de celle de la production de ces énergies qui est appelée, selon les spécialistes du RND, à régresser. Le RND préconise «outre la poursuite et l'intensification de l'exploration des hydrocarbures conventionnelles, d'intensifier la mise en valeur de nouvelles sources d'énergie», y compris l'exploration et l'évaluation des gisements de gaz et pétrole de schiste. Le RND tient à montrer qu'il ne néglige pas la sauvegarde de l'environnement et la préservation de la santé de la population, face aux risques avérés liés notamment aux activités relatives au gaz de schistes. D'autres partis, comme le Front El Moustakbal plaide pour la réalisation d'objectifs en rapport avec la transition énergétique dans le cadre plus vaste de la mise en œuvre efficace des stratégies nationales du développement durable. Dans ce sens, le programme de ce parti suggère la création d'une agence de l'Etat dédiée principalement à la transition énergétique, pour gérer une période durant laquelle coexisteraient des énergies fossiles (pétrole-gaz-charbon) et des solutions alternatives, c'est-à-dire les énergies renouvelables, dans le mix énergétique.