Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a mis en avant, hier à Tizi Ouzou, la nécessité de «restituer aux communes le contrôle de la conception et de la réalisation de tous les projets à caractère local quel que soit leur montant», à travers, a-t-il indiqué, la dissolution des daïrates. S'exprimant lors d'un meeting électoral pour les législatives du 4 mai prochain animé, à la placette Embarek Ait Menguelet, à Tizi Ouzou, à l'issue d'une marche populaire organisée à l'occasion du 37e anniversaire du printemps berbère, Mohcine Bellabes, a estimé que ces entités (daïrates, ndlr) sont budgétivores. «Tous les élus locaux savent que ces entités au nombre de 548 sont le palier par excellence qui empêche toute intercommunalité au profit d'un contrôle policier de l'action des élus», argumente-t-il suggérant le transfert des personnels et des budgets correspondants au profit des communes qui sont dépourvues en employés qualifiés. Le président du RCD est également revenu sur ce qu'il a qualifié de régionalisation modulable. Une proposition, s'est-il emporté, souillée par certaines parties, allusion aux séparatistes qui revendiquent l'autonomie de la Kabylie. Il s'agit, a-t-il dit, de concevoir des entités territoriales homogènes regroupant un certain nombre de wilayas pour définir des espaces de programmation viables et de redonner un pouvoir fiscal réel aux entités régionales et mettre en place un mécanisme transparent de redistribution des rentrées fiscales entre les divers échelons des collectivités. A la manière, a-t-il expliqué, dont a été structuré le pays durant la Guerre de libération nationale pour faire face, héroïquement, au colonisateur. Revenant sur la gestion et l'organisation des élections, Mohcine Bellabes a rappelé que son parti plaide pour la mise en place d'une instance indépendante permanente chargée de la gestion des élections qui a pour mission d'organiser, gérer et superviser tous les processus électoraux, de la confection des fichiers des électeurs à la proclamation des résultats. Cette instance sera dotée des moyens financiers et humains garantissant son autonomie à même, a-t-il indiqué, de réconcilier l'Etat avec les citoyens. «Le nœud de la crise algérienne est l'illégitimité des pouvoirs depuis l'indépendance», a-t-il poursuivi sous un tonnerre d'applaudissements. Le président du parti a également évoqué la mise en place d'un observatoire des élections en tant qu'organe de régulation et d'évaluation chargé de promouvoir sur le terrain la crédibilité et la transparence de chaque élection, habilité à saisir les juridictions compétentes pour toutes entraves constatées au cours du déroulement du scrutin et l'obligation aux citoyens relevant des corps constitués de l'Etat de voter dans leurs circonscriptions de résidence s'agissant des élections locales et législatives. «Notre combat est et reste la mobilisation du peuple algérien pour le recouvrement de sa souveraineté afin de bâtir une société de prospérité et de progrès», a conclu Mohcine Bellabes, appelant l'assistance à un vote massif le jour du scrutin pour faire barrage à la clientèle du pouvoir.