C'est pour des raisons hautement sécuritaires que l'Algérie ne compte pas rouvrir ses frontières, que ce soit au Sud ou avec le Maroc, c'est ce qu'a déclaré, jeudi à Tamnrasset, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. En visite de travail et d'inspection dans la capitale d'Haggar, le Premier ministre a rencontré, en fin de journée, la société civile. Cette dernière lui a présenté et expliqué ses préoccupations, entre autre celle liée à la baisse des activités commerciales avec les pays voisins à cause des difficultés que trouvent les commerçants pour passer les frontières, de par les mesures prises pour lutter contre la contrebande, lesquelles selon un citoyen « vont contre nous même ». Le Chef du gouvernement qui répondait aux contraintes de ce commerçant, a expliqué que « l'Algérie, compte tenu des problèmes sécuritaires sérieux que vivent les pays voisins, a pris la décision de fermer ses frontières terrestres, et ce pour préserver la sécurité et la stabilité du pays ». Pour ce qui est du Sud du pays, les frontières ne sont pas totalement fermées dans la mesure où les autorités décident de les ouvrir de temps à autres afin de permettre aux populations du Sud de s'adonner à leurs activités commerciales. « Nous sommes conscients que la fermeture des frontières a provoqué un recul de l'activité commerciale et touristique, mais par souci de préserver la sécurité et la stabilité du pays, nous sommes dans l'obligation de prendre cette décision », ajoutant que « les difficultés auxquelles sont confrontés les pays voisins nous ont poussé à prendre des mesures à même de préserver la sécurité et la stabilité de notre pays ». Il s'agit, selon le Premier ministre « d'accepter certaines pressions et de ne pas négliger notre sécurité qui figure parmi les priorités du pays ». En outre, il a affirmé que « ces mesures sécuritaires sont dans l'intérêt du pays et de la nation algérienne », expliquant que « des groupes terroristes dangereux activent dans certains pays voisins outre les convoitises d'autres pays ». Rappelant l'intervention de l'ANP lors de l'attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine à In Amenas, Abdelmalek Sellal a souligné que la politique adoptée par le président de la République a pour objectif de réaliser la paix et la sécurité dans les pays voisins, expliquant que « notre sécurité dépend de celle de nos voisins ». Dans le même contexte, le Chef de l'Exécutif a mis en avant la question sécuritaire qui vient « en tête des priorités en Algérie, il est de notre responsabilité à tous de veiller à la sécurité et la stabilité du pays ». Il a ajouté que toutes les dispositions sécuritaires doivent être prises pour préserver la stabilité du pays, notamment dans ces régions frontalières. Après avoir rappelé la place que revêt la wilaya de Tamanrasset pour le Président de la république Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre a souligné, au chapitre développement, la nécessité de promouvoir le tourisme et de développer les acticités agro-pastorales pour atteindre le développement escompté dans les régions des Hauts-plateaux, du Tidikelt et de l'Ahaggar. Pour lui, l'objectif est de faire de Tamanrasset un espace d'échanges avec les pays africains et de lui permettre d'assumer un rôle pivot dans les domaines du transport, terrestre et aérien, et des télécommunications numériques. Les préoccupations soulevées par les représentants de la société civile de la wilaya de Tamanrasset lors de cette rencontre se sont articulées autour des projets de routes et de leur maintenance, notamment au niveau de certaines localités, la réalisation de structures de santé, ainsi que le dossier de l'emploi et de la résorption du chômage. Le Premier ministre a effectué une visite de travail d'une journée dans la wilaya de Tamanrasset, dans le cadre de la mise en oeuvre et du suivi du programme du président de la République. Il a, à ce titre, inauguré, lancé et inspecté une série de projets socio-économiques relevant des secteurs des ressources en eau, de l'énergie, l'agriculture, l'industrie, l'urbanisme, l'éducation, la santé et les télécommunications. De notre envoyée spéciale à Tamnrasset