Un spectacle, dédié à la recherche, à la fusion et à la création musicale a été animé jeudi soir à Alger par les groupes «Djmawi Africa» et «Ithran» qui ont revisité de manière singulière des styles algériens authentiques. Organisé par l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), dans le cadre du 3e Salon national de la créativité, inauguré jeudi, ce concert s'inscrit dans une série de spectacles constituant le volet musicale de ce salon. Devant un public modestement nombreux, le groupe «Ithran» (étoiles) a présenté une manière singulière de revisiter la musique de la région des Aurès en élaborant une fusion entre le chant chaoui et le rock tout en gardant les rythmes et le timbre de voix typiques de ce genre traditionnel. Ce groupe mené par le guitariste Mohcen Ferrah explore le chant des rahaba et le répertoire de Aissa Djermouni habillés de mélodies rock et d'arrangements jazz tout en restant fidèle à la rythmique traditionnel servi par le bendir et la batterie. Le timbre de voix particulièrement puissant du chant des Aurès est également restitué sur scène, tout comme la danse traditionnelle de la région, par Aziz qui propose un répertoire entièrement écrit en tamazight dans sa variante chaoui. Fondé en 1992 le groupe «Ithran», qui vise a donner un habillage contemporain à une musique traditionnelle par un grand enrichissement instrumental, a déjà édité les album «Imazighen» en 1993 et «New Tindi» en 2011, en hommage à Othmane Bali avant de sortir aujourd'hui sa dernière création intitulée «El Mahfel» (la fête). Plus tôt dans la soirée le rappeur «L'Algérino» qui connait un franc succès en Algérie avait galvanisé le public avec ces succès basés sur un rap électro porté par les rythmes et mélodies du raï. Après plus d'une année d'absence de la scène le groupe «Djmawi Africa» a renoué avec le public algérois en revisitant les succès de ses deux derniers albums «Mama» et «Avancez l`arrière». Avec leur jeu de scène dynamique et leur grand sens de la communication avec le public les compagnons de Abdou El Ksouri, qui ont également invité sur scène des musiciens camerounais, ont su interagir avec des spectateurs, pourtant peu nombreux, grâce à un style qui s`inspire autant de musique maghrébine que du reggae avec des influences de jazz, pop et de rock. Le 3e Salon national de la créativité se poursuit jusqu'au 3 mai prochain avec la participation d'une centaine d'exposants (éditeurs, artisans et créateurs dans différents domaines) qui animent des stands à l'esplanade de l'Office Ryadh el feth. La salle Ibn Zaydoun abritera également des soirées artistiques animées par les groupes «Imzad», «Tikoubaouine» Nawel Mebarek ou encore la diva du tindi, Badi Lalla, en plus de projections cinématographiques et des spectacles pour enfants.