«Notre visite en Algérie vise à connaître de près le pays et voir dans quelle mesure la Banque mondiale peut-elle y apporter son soutien. Le ministre (algérien des Finances, Ndlr) nous a présenté plusieurs programmes dont le programme (de croissance) à l'horizon 2020-2035. C'est un programme ambitieux auquel nous voulons apporter notre soutien dans le cadre du partenariat stratégique qui relie l'Algérie et la Banque mondiale», c'est ce qu'a déclaré à la presse le porte-parole d'une délégation de la BM, M. Merza Hassan, à l'issue d'une audience avec le ministre des Finances Hadji Babaammi. En effet, la Banque mondiale veut soutenir l'Algérie dans la mise en oeuvre du nouveau modèle de croissance économique qui s'étalera jusqu'à l'horizon 2035, a affirmé dimanche à Alger un membre du Conseil d'administration de la Banque, qualifiant ce programme d'«ambitieux». Ainsi, la délégation de la BM est composée de dix directeurs exécutifs membres du Conseil d'administration de la BM, représentant 100 pays parmi les 189 pays membres du Conseil. «Nous regardons la mise en œuvre de cet ambitieux programme avec beaucoup d'attention car beaucoup de pays, que nous représentons, peuvent tirer profit de cette expérience. Je pense, qu'avec les compétences disponibles au niveau du gouvernement (algérien), ce programme pourra être mis en oeuvre en dépit des défis existants», a-t-il poursuivi. Il a avancé que la BM voulait faire profiter l'Algérie des expériences d'autres pays, notamment après les évolutions du marché pétrolier et le déséquilibre structurel constaté dans les revenus du pays. «Nous donnerons (à l'Algérie) tout l'appui nécessaire», a-t-il soutenu. «Nous sommes à Alger pour rencontrer des autorités, comprendre les défis et le programme du développement du pays et voir l'intervention de la BM sur le terrain. C'est une délégation très importante puisqu'elle réunit dix membres du Conseil d'administration représentant 100 pays sur les 189 pays composant ce Conseil, avec une représentation assez variée : l'Amérique latine, l'Asie, l'Europe et l'Afrique subsaharienne», a, de son côté, déclaré Mme Marie Françoise Nelly, Directrice exécutif à la BM. Elle a fait savoir que les membres de la délégation de la Banque considéraient l'Algérie comme étant un pays «très important» et qu'ils saluaient en particulier les efforts de ce pays pour contribuer au fonds de l'IDA (Agence internationale de développement) avec une participation algérienne de 25 millions de dollars. Pour sa part, M. Babaammi a souligné que la délégation de la BM a été informée lors de l'audience sur «le programme du gouvernement en matière de diversification économique, sur le nouveau modèle de croissance économique ainsi que sur la vision du gouvernement pour la mise en œuvre de ce programme à l'horizon 2035». Pour rappel, la BM tout comme le FMI ont estimé auparavant que l'Algérie était en mesure de réaliser des taux de croissance élevés pour peu qu'elle ne réduise pas beaucoup ses dépenses budgétaires et qu'elle s'oriente à l'endettement extérieur en cas de manque de ressources. Un avis qui n'est pas partagé par M. Babaammi qui a expliqué que la politique du gouvernement consistait à adapter le budget de l'Etat en fonction des ressources disponibles sur le marché sans recourir à l'endettement. Etant donné que le marché est limité, l'Etat réduira l'intervention du Trésor public pour laisser plus de ressources aux entreprises. A ce propos, le ministre a fait savoir que l'autorisation accordée à Sonatrach et à Sonelgaz de lever des fonds à l'international pour financer leurs projets d'investissements était «toujours valable». Il a ajouté que cette option pourrait être envisagée pour les projets futurs des deux groupes énergétiques mais les autorisations de financement à l'international seront étudiées au cas par cas par le gouvernement.