A l'instar d'autres pays dans le monde, l'Algérie s'est dotée d'un institut des hautes études de sécurité nationale (Ihesn). Son siège a été fixé à Alger. Le décret de création, daté du 19 avril 2017, vient d'être publié au Journal officiel. Il donne les missions et le fonctionnement de l'Ihesn qui a le statut d'«établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière». Plus précisément, l'Ihesn est «un établissement militaire de formation autonome, assujetti à toutes les dispositions statutaires et réglementaires applicables aux entités similaires et aux dispositions du présent décret». Il est rattaché à la présidence de la République et, à ce titre, c'est le conseiller auprès du président de la République, chargé de la coordination des services de sécurité rattachés à la présidence de la République, qui en est le coordonnateur. La mission du coordonnateur est d'«orienter l'institut et de veiller à son bon fonctionnement». En matière d'organisation et de fonctionnement, le décret stipule que l'institut est dirigé par un directeur général, nommé par décret présidentiel sur proposition du coordonnateur. Il est assisté par un conseil scientifique et pédagogique dans la définition et l'évaluation des activités scientifiques et des programmes de formation. Au plan pédagogique, pour les enseignements de formation supérieure, l'Ihesn est placé sous la tutelle conjointe du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et du ministère de la Défense nationale, conformément à la réglementation en vigueur. Le décret stipule qu'au chapitre des missions qui lui sont confiées, l'institut, établissement d'enseignement supérieur et de recherche scientifique, doit, notamment, «assurer des formations universitaires de deuxième et troisième cycles en sécurité nationale et en études stratégiques et relations internationales». Il peut, en outre, dispenser des «formations continues qualifiantes aux personnels militaires et civils de l'Armée nationale populaire et aux agents de l'Etat». Selon le décret, l'institut contribue au «développement de la recherche scientifique en matière de sécurité nationale et entreprend tous travaux, études, colloques, séminaires, conférences et activités entrant dans ce cadre». L'établissement apporte, également, son concours aux organismes militaires et civils dont l'activité se rapporte aux études et recherches en stratégie et relations internationales et peut publier et diffuser le résultat de ses travaux et recherches. L'institut peut établir des relations de coopération et d'échange avec les organismes spécialisés dans le domaine, nationaux et étrangers, conformément à la réglementation en vigueur au ministère de la Défense nationale, selon les dispositions du décret. L'Ihesn est donc un institut de formation supérieure et de recherche scientifique dont la vocation est centrée sur le concept de sécurité nationale qu'il aura, certainement, en priorité, à actualiser. Cela indique le regain d'attention accordée à cette question dans le contexte tumultueux, régional et international, que vit l'Algérie. La préservation de la sécurité nationale est une notion qui est revenue comme un leitmotiv dans la campagne électorale et qui est présente dans presque tous les discours officiels, sur la base d'un argumentaire qui évoque les menaces et les risques que comporte notamment l'environnement régional vulnérable aux actions de déstabilisation. Ces menaces et risques concernent le climat de paix dans notre pays qui permet à la population algérienne de vivre dans la tranquillité. La souveraineté nationale et l'intégrité territoriale sont également liées à la préservation de la sécurité nationale.