A quelques jours du mois sacré, les citoyens algériens se font du souci pour leur portefeuille. Bien que ce mois de piété doit être un moment de spiritualité, les Algériens pensent aussi à leur alimentation vu que c'est la période de l'année où les prix s'envolent. Il parait que cette année, ce sera moins pénible que les années précédentes. En effet, pour préserver le pouvoir d'achat des ménages, ces derniers auront à leur disponibilité, à travers 45 wilayas du pays, une centaine de marchés spécifiques dédiés à la vente des produits alimentaires de large consommation et d'habillement, c'est ce qu'a déclaré, hier à l'APS, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités du ministère de Commerce, Abdelaziz Abderrahmane. Dans la capitale, ils seront cinq marchés à être implantés, au Palais des expositions, au siège de l'Ugta, à Bab El Oued, à Rouiba et à Chéraga. Une expérience déjà testée auparavant, en nombre peu de marchés, mais déjà cela drainait beaucoup de citoyens, de même c'était un facteur de stabilité des prix durant le mois sacré. Pour cette raison, a expliqué le même responsable, il a été vu comme très utile d'élargir cette initiative. Organisés en collaboration avec l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), ces espaces de vente présenteront aux clients des produits avec des prix abordables et concurrentiels dans le but de renforcer et préserver le pouvoir d'achat des citoyens à faible revenu, afin d'assurer un approvisionnement direct au consommateur en produits de large consommation, et ainsi, créer une certaine animation dans les cités. Durant les premières semaines, les produits qui seront mis en vente concernent les produits alimentaires à l'instar du lait et des produits dérivés, de la semoule, de la farine, des huiles et matières grasses, des viandes rouges et blanches, des boissons, des fruits et légumes ainsi que d'autres produits consommés quasi spécialement durant le Ramadhan tels que les pruneaux et les raisins secs, ensuite s'ajouteront, à l'approche de la fête de l'Aïd, l'habillement et la chaussure. Le responsable du ministère du Commerce a expliqué que les opérateurs concernés sont les producteurs, les grossistes, les importateurs, les mandataires de fruits et légumes, les artisans, et les fabricants d'habillement et de chaussures. «Ce sera l'occasion pour certains opérateurs de faire écouler leurs marchandises à des prix promotionnels, et également une opportunité, pour d'autres, notamment pour les nouveaux, de lancer leurs produits», a estimé Aït Abderrahmane. Qui dit Ramadhan, dit naissance de plusieurs commerces tel que les vendeurs de «Cherbet» et «Zlabia», plusieurs le font dans des conditions qui ne respectent pas l'hygiène. Le ministère du Commerce compte mettre sous contrôle afin d'appliquer la réglementation en matière de respect des conditions d'hygiène et de conservation, des produits exposés à la vente, a souligné le même responsable, en précisant que pour assurer une meilleure protection du consommateur en général, des milliers d'agents de contrôle de la qualité et des prix seront également mobilisés dans les autres espaces commerciaux ordinaires. Le contrôle portera essentiellement sur les produits alimentaires sensibles (viandes, pâtisserie...) et sur les conditions d'hygiène ainsi que sur le respect des prix réglementés (huile, sucre, lait...). Depuis le début de l'année, plusieurs réunions regroupant le ministère du Commerce avec les offices de régulation et des unités de production (Oaic, Onil, Onilev, Giplait, Agrodiv...) se sont tenues afin de s'assurer de la disponibilité des produits alimentaires durant le Ramadhan qui débutera à la fin mai, a rappelé Aït Abderrahmane. Ainsi, d'importants stocks de produits alimentaires de base ont été constitués, comme chaque année, par ces offices publics de régulation alimentaire afin d'assurer un approvisionnement satisfaisant. «Il y a des stocks considérables pour tous les produits alimentaires dont la couverture peut aller au-delà du mois d'octobre, et ce, particulièrement pour la poudre de lait, le blé, les huiles alimentaires, le sucre et même pour les viandes (production nationale et importation). En ce qui concerne les produits frais, dont les prix connaissent habituellement une flambée durant les premiers jours du Ramadhan, «le marché devra connaître un approvisionnement suffisant en produits agricoles frais puisque ce mois coïncidera avec la saison des récoltes notamment de la pomme de terre, de l'oignon et de la tomate», a assuré le responsable du ministère du Commerce.