II avait, le jour de son «investiture», affiché un caractère de fer. Pour les observateurs, ses impacts allaient faire mal là où l'indiscipline résonnera. Pour les conseillers en communication, aucune amélioration ne se fera remarquer. L'avertissement était orienté vers Kheireddine Zetchi, le nouveau locataire de l'immeuble de Dely Ibrahim. La réussite passe d'abord par une recomposition totale de l'équipe. «C'est cette refonte qui ferait avancer notre football», affirme Zetchi qui a voulu jouer sur un terrain déjà miné, il ne réussira pas, sa seule chance de se démarquer et d'apporter sa véritable touche professionnelle, celle d'un homme connaissant le sport pour refaire le match et changer d'équipe. «Injecter dans ses différentes commission de nouveaux cadres, ceux qui sauront éteindre le feu et faire éloigner de la Fédération algérienne de football toutes ces pressions qui s'accumulent et qui désorientent notre football... Les journalistes sportifs le savent très bien, ils sont plus informés sur ce qui se passe dans les rouages de l'instance nationale, je vous dis, que rien ne changera tant qu'il n'y aura pas de changement d'équipe capable de mener avec lui ses réformes», nous confiera un joueur professionnel. Le patron de la FAF n'a pas réussi son décollage. Le terrain présente des caractéristiques d'un terrain miné. L'espoir qui commençait à germer, est vite commenté par les professionnels, les plus expérimentés de ce sport, ils savaient que les discours semés par Zetchi ne pouvaient lui donner raison parce que les gardiens de l'héritage laissé sont encore là, présents et s'imposent. La FAF serait aujourd'hui bondée de dossiers souvent non examinés, abandonnés ou très mal traités, alors que le football continue de traverser des zones de turbulences. Des contestations se multiplient et font de l'ombre aux projets de Zetchi. Chacun y va de ses propres armes, chacun se positionne comme l'homme incontournable, la nouvelle équipe, pas aussi nouvelle que ça, semble prendre son temps pour passer à la loupe les motifs de ces différentes protestations qui secouent les différentes ligues. «C'est la déstabilisation de notre football qui est recherché». C'est un peu ce qui ressort des discussions souvent chaudes entre joueurs ou supporters des clubs. La tempête de la triche devient de plus en plus forte. La programmation des demi-finales de la coupe d'Algérie est un des tickets qui s'ajoute à tout ce «cirque», le football en l'occurrence. Le choix du stade est devenu un problème, alors réglé auparavant par la FAF, mais vite étouffé. «Les demi-finales de la Coupe d'Algérie ne se disputeront, finalement, pas au temple olympique du 5-Juillet, mais plutôt dans les fiefs exigus respectifs du MCA et du CRB, à savoir le stade Omar-Hamadi de Bologhine et l'enceinte du 20- Août-1955». Pourquoi la décision du président Zetchi a vite était balayée. Tant pis si les stades sont exigus. Pour grand nombre d'observateurs «la nouvelle FAF s'est, en effet, complètement déjugée et totalement égarée en faisant machine arrière alors qu'elle avait déjà annoncé la tenue des demi-finales au stade olympique du 5-Juillet, par l'entremise du président de cette pompeusement dénommée "commission de la Coupe d'Algérie", d'Ali Malek.» Le mal semble s'attaquer aux projets de Zetchi. Pas seulement cela, l'arbitrage vient une fois de plus de frapper fort lors des rencontres JSK-DRBT et ESS-USMH. Lors d'une conférence de presse animée dimanche, le président de l'Entente de Sétif a fait savoir que «la direction du club a décidé de se retirer du championnat et de la coupe d'Algérie dont les demi-finales sont programmées pour vendredi et samedi prochains». La manière fut celle qui lui permit de faire passer des messages codés sur le comportement de l'arbitre et notamment sur ce qu'il sait des tractations pour mettre à plat son équipe. Selon Hassan Hamar, l'ESS va boycotter les deux compétitions nationales en guise de protestation contre «un calendrier illogique qui a pénalisé l'Entente et bon nombre d'autres équipes qui sont restées sans compétition pendant près de deux mois», mais également contre «les innombrables fautes d'arbitrage qui ont plombé le parcours de l'ESS cette saison». Cette situation n'est pas exceptionnelle, elle communique avec celles que des équipes ont connues, mais presque jamais dénoncées officiellement. Enfin, pour notre confrère Liberté «la pression exercée par Omar Ghrib à travers ses sorties médiatiques à répétition ainsi que les menaces successives de la direction du CRB ont, toutefois, inversé la donne, obligeant carrément Kheïreddine Zetchi à se déjuger et à subir un camouflet qui écorche encore davantage sa crédibilité naissante de nouveau patron du football algérien». Que fera le président de la FAF ?