Afin de sécuriser la disponibilité des médicaments essentiels et les rendre accessibles avec des coûts supportables, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf a insisté sur la mise en place d'une agence africaine du médicament chargée de renforcer les capacités nationales. Lors de l'ouverture des travaux du 18ème Forum pharmaceutique international, le premier responsable du secteur a expliqué dans son allocution que la politique pharmaceutique mise en place en Algérie et qui a vocation à assurer la conformité, la disponibilité et l'accessibilité du médicament s'appuie de plus en plus sur une production locale des médicaments. Cette politique est actuellement en cours d'actualisation à l'effet de consolider les acquis et d'accompagner le défi de l'accès aux molécules, tout en précisant que «l'Algérie se progresse dans le domaine de la production des médicaments, et pour doubler ses efforts, il est indispensable de mettre en place une autorité supra nationale chargée du médicament. Cette agence africaine du médicament devra avoir pour missions essentielles le renforcement des capacités nationales dans le domaine du contrôle des produits pharmaceutiques, l'harmonisation de la règlementation en matière d'enregistrement et l'accompagnement en matière de développement des bonnes pratiques et de lutte contre la contrefaçon des médicaments. Dans ce cadre, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a indiqué que la révision de l'arsenal juridique régissant le secteur de la pharmacie à la faveur de l'avant-projet de nouvelle loi sanitaire et de la mise en place de l'Agence nationale des médicaments à pour objectifs d'encourager la production locale des médicaments, la promotion de la prescription et de la consommation des médicaments, ainsi que l'approvisionnement du marché au moindre coût par la maîtrise des coûts à l'importation. Par la même occasion, M. Boudiaf a affirmé qu'à la faveur de la future mise en place de l'Agence africaine du médicament, «nos pays devront encadrer aux meilleurs standards le développement de la recherche et se donner, aussi, la possibilité de jeter des passerelles entre les différents acteurs pour créer la nécessaire synergie entre la recherche, l'hôpital et le monde industriel.» M. Boudiaf a détaillé, en outre, les défis qui attendent les pays africains, en l'occurrence la mise à niveau des services hospitaliers aux meilleurs standards internationaux, le développement des plate-formes de recherche, la création des conditions propices à l'émergence de startups dédiées à l'innovation et la modernisation de l'arsenal relatif à la propriété intellectuelle. Par ailleurs, le ministre a expliqué concernant les vaccins, que «nous œuvrons actuellement à jeter les bases d'une industrie locale étant donné que l'Etat assure la vaccination gratuite à toutes les catégories concernées», rappelant à cet égard, que «la vaccination gratuite et élargie a permis d'éliminer une grande partie des maladies contrôlables par la vaccination», tout en se félicitant que l'Algérie vient d'obtenir officiellement la certification d'éradication de la poliomyélite. Il a relevé qu'en plus des ressources financières dégagées par l'Etat, ce résultat «remarquable» est aussi le fruit du travail «sans relâche» mené par les professionnels de la santé, rendant à cette occasion «un vibrant hommage à un grand pionnier de la vaccination, le professeur Chaouki Kaddache, qui vient de nous quitter brutalement». Pour sa part, le président Inter-ordre des pharmaciens d'Afrique (Iopa), le Dr Koundé Kpeto a indiqué que «l'Algérie est un «grand» pays africain dans le domaine pharmaceutique, se référant notamment à l'existence d'une industrie nationale «impressionnante» couvrant plus de 60% des besoins locaux.» Il a également évoqué ses «progrès significatifs» en matière de couverture sociale à travers le conventionnement des officines de pharmacie au système de la sécurité sociale, ainsi que la mise en place d'une Agence nationale de contrôle du médicament. Laquelle agence, a-t-il poursuivi, a «apporté beaucoup d'expertise» aux pays africains.