Le directeur du Jardin d'Essai du Hamma (Alger), Abdelkrim Boulahia a annoncé lors d'un entretien accordé à La Nouvelle République la mise en place d'un conseil scientifique au sein du jardin composé ayant pour vocation de consolider les coopérations entre les institutions algériennes et étrangères dans le domaine le domaine de la recherche scientifique, précisant dans ce sens que ce nouveau conseil sera installé très prochainement. Il a, toutefois souligné que ce projet qui est en phase de sa finalisation permettra de développer et d'élargir la dimension scientifique du jardin. La Nouvelle République : Le Jardin d'Essai du Hamma compte combien d'espèces végétales et animales ? Abdelkrim Boulahia : Le Jardin d'Essai du Hamma à Alger compte 74 espèces animales et entre 7 000 et 9 000 espèces végétales ce qui constitue le tissu végétal du jardin et pour redynamiser ce tissu vital, nous envisageons actuellement d'établir un inventaire espèces végétales cultivées et qui existent dans le jardin et cela afin de reclasser le jardin et lui donner sa propre valeur auparavant. Et pour faire cette opération, nous ferons appel à des bureaux d'études spécialisés dans ce domaine capables de distinguer les différentes espèces d'arbres centenaires et les hybrides qui sont des espèces végétales issues du croisement des plantes de différentes autres espèces. Et pour être précis des résultats, nous ferons recours à ce genre de bureaux d'études spécialisés. A propos de ces espèces existantes, nous avons différentes catégories de plantes, d'arbres, des palmiers, des arbres exotiques, des arbustes, des plantes vivaces, des plantes à fleurs, des plantes spontanées, des plantes herbacées.... Toutes ces plantes sont classées et protégées. Combien d'espèces de palmiers renferme le jardin ? Nous avons une vingtaine d'espèces de palmiers, parmi lesquelles on trouve le Phoenix, le Cocos, le Caryota. Parmi ces espèces citées, le Caryota Urens. Ce dernier est très cher et nous sommes entrain de le protéger et de le sauvegarder. Le Jardin d'Essai du Hamma comporte un jardin français et un jardin anglais. Pourquoi ces appellations ? Ce sont, en fait deux styles d'aménagement différents, le jardin français est un jardin ouvert, bien ensoleillé caractérisé par une forme géométrique et une symétrie régulière. Il est presque comme le Jardin de Versailles en France. Contrairement au jardin français, le jardin anglais est ombragé caractérisé par une forme géométrique irrégulière et non symétrique et des allées de forme irrégulière. Aussi le jardin comporte de petits carrées mexicains ou secs renfermant des cactées et des plantes grasses qui survivent des climats arides ou semi-arides. Quel est le rôle du Jardin d'Essai, est- ce qu'il assure des formations à des stagiaires ? Le Jardin d'Essai du Hamma est un véritable espace spécialement conçu pour des essais pour beaucoup de plantes qui viennent de l'étranger telles que les espèces exotiques, tropicales ou bien équatoriales. Ces plantes introduites doivent être adaptées au climat et au sol algérien. Il a aussi pour but de conserver le patrimoine végétal algérien existant. Donc, le jardin est un espace privilégié pour la plupart des scientifiques qui activent dans ce domaine. Nous avons beaucoup de chercheurs, des étudiants, des universitaires qui viennent nous solliciter pour des formations que ce soit dans le volet végétal ou animal. Le Jardin d'Essai, cette espace botanique renferme, également un parc zoologique, quelles sont les espèces animales rares existantes dans ce parc ? Oui, ce jardin renferme, également un parc zoologique d'un hectare de superficie. Il renferme 74 espèces animales différentes des lions, des tigres, des singes, des oiseaux, des léopards, des alligators, des oies, des canards, des poissons... Ces animaux du parc dotés d'une extraordinaire longévité de vie qui dépasse la moyenne ; nous avons un condor qui est actuellement âgé de 124 ans et qui est enregistré un record de Guinness. De même une autre alligator (Jackeline) qui fêtera, prochainement ses 100 ans (rires) et un ours âgé de 60 ans. Ce parc zoologique constitue, aussi un espace de recherche pur les scientifiques et un lieu de recherche très demandé par les étudiants universitaires, car nous avons des étudiants de différentes écoles vétérinaires d'El-Harrach et de Blida ainsi que des étudiants des institutions agronomiques d'Alger et de Blida et nous avons même un travail très intéressant qui consiste à la reproduction du léopard qui va être assurée par un professeur américain spécialisé dans l'insémination artificielle. Est-ce que le jardin renferme, également des superficies pour la conservation du patrimoine végétal algérien ? Oui, effectivement, d'ailleurs nous avons un programme pour la conservation et l'introduction de nouvelles espèces végétales algériennes. Pour cela, nous avons crée un espace de 2 hectares de superficie. Ce projet est en cours et il est bien avancé. Il a été initié il y a 3 ans déjà. Est-ce que le Jardin d'Essai a établi des coopérations avec des pays étrangers ou des collaborations avec des parcs naturels nationaux pour la régénération des espèces algériennes ? Oui, nous avons des relations avec les parcs naturels nationaux et nous voulons ainsi approfondir nos coopérations et nos recherches avec les institutions de recherches et les universités étrangères. wNous sommes en train aussi de développer ce volet et cela à travers la création d'un conseil scientifique qui sera installé prochainement. On est actuellement en phase de contact avec les scientifiques, les universités et les institutions algériennes qui seront représentées par ce conseil. Le dossier est en phase de finalisation. Celui-ci sera composé, en fait par différentes institutions à l'instar du ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, l'Institut national de la conservation de la nature, l'Institut national de la recherche forestière, l'Ecole nationale supérieure agronomique d'El-Harrach, l'Ecole nationale vétérinaire d'El-Harrach, l'USHB de Bab -Ezzouar, l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), l'Institut national de la protection des végétaux. Ce conseil vise entre autres à développer la dimension scientifique du jardin. Est ce que le jardin renferme une banque de semence pour la conservation des ressources génétiques des espèces végétales ? Oui, le jardin d'essai dispose d'une banque de semence où un seminarium permettant de préserver les espèces rares et faire connaître la faune nationale. A cet effet, nous procédons toujours à la collecte de la semence et de la conserver dans des chambres froides et établir enfin un index seminum ou un catalogue pour conserver et préserver la diversité végétale. Est-ce que le Jardin d'Essai met en avant la valorisation des plantes médicinales ? Oui, effectivement ce volet est très important. D'ailleurs, nous avons crées des carrés pour les plantes dites utiles notamment les plantes médicinales, les plantes gastronomiques, les plantes industrielles, les plantes aromatiques et nous avons consacré, aussi un carré pour la taxonomie des espèces végétales.