Pour la majorité de députés qui l'ont voté ce dernier vendredi avant d'être présenté hier au Sénat, le Plan d'Action du Gouvernement (PAG) que dirige Abdelmadjid Tebboune est très ambitieux. Ils argumentent les chantiers appelés à démarrer et du fil à retordre que ces chantiers ne manqueront pas de donner aux opérateurs économiques sous contrôle des ministères. Les couleurs ont été annoncées dans les travers de l'hémicycle où dans les propos des ministres et députés, revenaient sans cesse les orientations qualifiées de très claires du président de la République basées sur la crise du pétrole qui s'installe dans la durée et de la rationalisation budgétaire. Le débat parlementaire a surtout permis à Abdelmadjid Tebboune de marquer sa différence avec des arguments qui ont difficilement convaincu aussi bien les parlementaires que la plupart des observateurs. C'est que, pour le gouvernement, le besoin urgent est d 'engager l'assainissement des finances publiques, de procéder à un nettoyage général à tous les niveaux des structures de l'Etat, de fermer les circuits de facilité, de contournement de la loi et de la corruption, en somme, lancer des réformes. Dans le PAG qu'il a présenté aux députés qui l'ont adopté, le Premier ministre a joué sur les marges de manœuvre de l'Etat. Tel l'assainissement et le «serrage de boulons» par la mise en place de procédures de contrôle et de dématérialisation pour la gestion efficace des ressources dont dispose le pays. C'est du moins ce qu'ont affirmé nos sources. A ce niveau, l'on a pris pour exemple la situation prévalant dans les différents groupes industriels. Nos sources ont pris pour exemple ceux propriétés de «Imetal» pour affirmer que le vrai problème se situe «dans la qualité du management qui n'est pas à la hauteur des attentes». L'on cite les dispositions prises pour allouer des crédits d'exploitation à différentes entreprises et bloquées en dernier ressort par le président de la République. L'argument avancé est que l'on ne veut plus «donner de l'argent à fonds perdus». La médiocrité dans la gestion doit cesser. La solution prise est de mettre à exécution de vrais changements. Le temps presse. On n'attendra pas la rentrée sociale. Cela sera fait à très court terme.». Il faut croire que ce court terme est déjà entamé à la lecture des grandes lignes du PAG. Celles-ci précisent les contours d'une politique d'austérité économique. Elle va de la rationalisation budgétaire à la réduction des importations jusqu'au rejet du recours à l'endettement extérieur recommandé récemment par le FMI à notre pays. Sur cette toile de fond générale, qui ne remet pas en cause les principes fondamentaux, le positionnement d'Abdelmadjid Tebboune met en relief le besoin urgent d'engager l'assainissement des finances publiques, de procéder à un nettoyage général à tous les niveaux, de fermer les circuits de facilité, de contournement de la loi et de mettre un terme à la corruption. C'est-à-dire faire des réformes. Ce qui impose de jouer sur les marges de manœuvre de l'Etat. Dans les propos de nos interlocuteurs proches du gouvernement et du Parlement, il est question d'assainissement de mise en place de procédures de contrôle et de dématérialisation, de chantiers appelés à démarrer incessamment. De ces chantiers, l'on a cité les deux nouveaux complexes sidérurgiques. Celui de Bellara (Milia) pour un coût de 2 milliards de dollars. Il est réalisé dans le cadre d'un partenariat Groupe Sider, Fonds national d'investissement et Qatar Steel international. Sa production annuelle atteindra 2 millions tonnes/an puis 5 millions tonnes une année après. Il réduira de 10 milliards de dollars la facture d'importation et permettra la création de centaines de PME et des milliers d'emplois. C'est dans le même sens et avec les mêmes investisseurs qu'interviendra la réalisation à Berrahal (Annaba) d'un autre complexe pour la production de 8 millions de tonnes/an de fer et d'acier. Sa réalisation a été officiellement annoncée par Youcef Cherfa, wali de Annaba à l'époque, promu ministre de l'Habitat de l'Urbanisme et de la Ville. L'autre aspect également relevé dans les indiscrétions des ministres et des députés, l'offensive lancée par le ministre de la Justice contre les corrompus, corrupteurs et auteurs d'actes de détournement, de blanchiment d'argent, malversations, dilapidations des deniers publics, mauvaise gestion. «Même le statut de député ou sénateur accordé sur un coup de pouce des cercles de la magouille ne servira à rien», ont précisé nos sources. C'est révéler un secret de polichinelle que d'affirmer que, ces dernières semaines, les inspections se multiplient dans les cours de justice et les tribunaux du pays où des magistrats assez influents sont sur la sellette. A commencer par ceux d'Annaba cités dans des affaires d'escroquerie au foncier et à l'immobilier et d'autres dans des actes de corruption active.