Le Premier ministre La nouvelle démarche que le Premier ministre Tebboune va adopter, semble celle qui coupera court avec cet embrouillamini juridique qui caractérise le monde des affaires et de l'économie. La problématique de l'argent qui s'est introduit dans les institutions politiques et économiques de l'Etat constitue aujourd'hui un véritable imbroglio politique qui nécessite une solution qui ne peut plus attendre, il y va de la crédibilité de l'Etat et de ses institutions républicaines. Dans ce sens, le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune s'est démarqué lors de la présentation du Plan d'action du gouvernement par rapport à ce phénomène qui a pris de l'ampleur dans les rouages de l'Etat et dans la société. Abdelmadjid Tebboune a lancé un appel clair devant les députés en précisant que «Le gouvernement oeuvrera à instaurer une séparation entre l'argent et le pouvoir», a précisé le Premier ministre. C'est une démarcation claire que vient d'engager Abdelmadjid Tebboune pour assainir le climat politique et la sphère économique de cette maladie qui s'est fait pousser des tentacules dans toutes les institutions de l'Etat. L'exigence de la moralisation de la vie politique telle que proposée par le Premier ministre, est une nécessité politique dans un contexte de crise que connaît le pays. Il est urgent de mettre des leviers juridiques à même de parer à ce phénomène qui détermine les orientations parfois politiques du gouvernement via son influence et ses ramifications au sein des institutions. Le Premier ministre a précisé néanmoins qu'il ne déclare pas la guerre aux hommes d'affaires. Il les encourage plutôt à se diriger vers l'investissement productif et créateur de richesses. Pour ainsi dire, l'investissement du privé dans sa variante parasitaire qui compte sur les aides de l'Etat est terminé. La crise économique dans laquelle est plongé le pays fait penser aux politiques que la solution doit venir via de nouveaux comportements de gestion de la chose publique, c'est-à-dire que le népotisme, les passe-droits et la corruption doivent cesser d'exister dans la sphère publique pour que la vie politique retrouve le chemin de la gestion des affaires de l'Etat sur la base du mérite et de la compétence. Le gouvernement que dirige Tebboune fera l'effort particulier pour moraliser davantage la vie publique en se basant sur de nouvelles règles «pour encadrer les cas de trafic d'influence à des fins personnels, les cas d'incompatibilité au sein des instances élues et d'imbrication entre les domaines politique, économique et associatif». il ajoute dans ce sens que «L'Algérie est un pays de libertés et le demeurera, chaque citoyen est libre de s'engager dans les affaires, la politique ou même les deux mais pas à la fois, nous allons oeuvrer à la séparation entre l'argent et le pouvoir», a asséné Abdelmadjid Tebboune. Le Premier ministre est clair dans son approche, il ne vise nullement les hommes d'affaires ni les investisseurs qui apportent leur valeur ajoutée à l'économie du pays, bien au contraire, il précise par rapport à ce volet que l'espace de l'investissement est disponible pour les vrais investisseurs qui créent de l'emploi et de la richesse économique. Ce qui est dénoncé dans le programme de Tebboune, ce sont les spéculateurs et le privé parasitaire qui vivent sur les recettes de l'Etat sans pour autant participer dans le développement de l'économie du pays et investir dans les créneaux porteurs et qui répondent aux préoccupations des citoyens. La nouvelle démarche que le Premier ministre Tebboune va adopter, semble celle qui coupera court avec cet embrouillamini juridique qui caractérise le monde des affaires et de l'économie. Abdelmadjid Tebboune déposera, d'après certaines sources proches du gouvernement, des projets de lois qui vont réviser d'emblée les textes en vigueur par rapport au trafic d'influence et l'achat des consciences, cette révision délimitera les responsabilités et les agissements et surtout mettra un terme aux pratiques de la rapine et du népotisme qui se sont transformés en un sport national. Le plus grand défi qui attend le nouveau gouvernement c'est celui de gérer une situation économique et financière des plus critiques et aussi parer à l'émergence de la corruption qui contribue de façon profonde à la dégradation et la régression de la gestion de la vie publique. La bataille du gouvernement Tebboune axera son effort sur la mise en oeuvre d'un arsenal juridico-politique pour moraliser la vie politique et contrer les pratiques mafieuses relevant de la spéculation et de la corruption. C'est un programme ambitieux, mais qui nécessite l'adhésion de toutes les forces vives du pays, puisqu'il s'agit d'un phénomène qui guette le pays dans sa profondeur. La nécessité de la séparation de l'argent de la sphère politique s'impose pour une seule et unique raison, que la vie politique appartient à tous les citoyens ce qui n'est pas le cas des forces de l'argent. Les véritables crises économiques trouveront leurs solutions dans des comportements politiques à bannir à l'image du trafic d'influence, du népotisme et de la corruption qui est considérée comme un phénomène qui contribue à la saignée de l'économie du pays. La moralisation de la vie politique ne peut être réalisée que par l'application tous azimuts de la loi dans toute sa rigueur.