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Baisse des réserves de change, et urgence de profondes réformes dans le cadre d'une mobilisation générale
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 06 - 2017

Comme je l'annonçais dans la presse nationale et internationale le 26 juin 2017, le gouverneur de la banque d'Algérie vient d'annoncer officiellement le 29 juin 2017 que les réserves de change de l'Algérie sont estimées à 108 milliards de dollars actuellement, sans préciser la fin de clôture, selon l'APS et comme je l'annonçais dans la presse nationale et internationale le 26 juin 2017, un montant largement inférieur à 114 milliards de dollars.
1.-Je rappelle que les réserves de change ont été estimées à 56 milliards de dollars en 2005, 77,78 milliards en 2006, 110 milliards en 2007 à 138,35 milliards de dollars en 2008, à 147,2 milliards en 2009, à 157 milliards de dollars fin 2010 , 188,8 milliards de dollars en 2011, 190, 66 en 2012, 194 milliards de dollars en 2013, 179,9 milliards de dollars en 2014 et 152 milliards de dollars fin 2015. Il semble bien que le montant annoncé à l'APN par le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune de 114 milliards de dollars de réserves de change ait été mal interprété. je signale le travail remarquable des cadres de la banque d'Algérie, institution relevant directement de son Excellence Mr le Président de la République et non du gouvernement, pour préserver la stabilité monétaire du pays à laquelle je suis profondément attachée. 2.- Les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques, devant tenir un langage de vérité, selon les directives du président de la République, je précise que selon les documents officiels du FMI qui reprennent les données de la banque d'Algérie si l'on veut éviter le retour au FMI 2018/2019, l'importance de sortie de devises des services et des transferts légaux de capitaux se chiffrent annuellement entre 2010/2016 entre 14/15 milliards de dollars auquel il faut ajouter la valeur des importations de biens (45/47 milliards de dollars) pour le calcul de sorties de devises , ont été de 60 milliards de dollars en 2016, avec un montant presque équivalent pour 2017 si l'on s'en tient aux dernières statistiques douanières des cinq premiers mois de 2017, encore qu'il faille souligner qu'en 2013 la sortie de devises a dépassé les 75 milliards de dollars. 3.- Les réserves de change sont de 114 milliards de dollars au 31 décembre 2016 selon les données officielles du FMI et de la banque d'Algérie qui relève de l'autorité de la présidence de la République et non du gouvernement afin de lui donner plus d'autonomie dans la gestion monétaire. Le gouverneur devant l'APN le 12 avril 2017 a donné le montant de 109 milliards de dollars à fin mars 2017, données reprises par l'agence officielle APS. Avec le déficit de la balance de paiement (biens- services – transferts légaux de capitaux) comme le montrent, durant les cinq premiers mois de 2017 les statistiques douanières et celles de l'ONS, traduisant des sorties de devises entre avril-mai-25 juin 2017, le montant devrait être inférieur à 109 milliards de dollars devant clôturer fin 2017 à moins de 100 milliards de dollars. Car il est mathématiquement impossible qu'à fin juin 2017, l'on ait le même montant qu'au 31 décembre 2016, sauf excédent de la balance des paiements. 4.- L.'Algérie sans réformes sera appelée à vivre le vrai choc financier et économique entre 2018/2019. Le dinar étant corrélé à plus de 70% aux réserves de change, il s'ensuit que détérioration des termes de l'échange de l'Algérie a entraîné une forte dépréciation nominale du dinar depuis la mi-2014 et que l'inflation (incluant les produits subventionnés) est supérieure à 6% entre 2016/2017. Avec la diminution des réserves de change, la banque d'Algérie sera contrainte de continuer à dévaluer le dinar pour couvrir artificiellement le déficit budgétaire, l'emprunt obligataire concernant la sphère informelle ayant un résultat mitigé comme je l'ai analysé dans plusieurs contributions tout en ayant contribué à assécher les liquidités bancaires, avec le risque du recours à l'émission monétaire de la banque d'Algérie, donc un risque inflationniste. Comme mis en relief également dans plusieurs contributions en arabe- français-anglais , à moins de 60 milliards de dollars de réserve de change, sous l'hypothèse d'une non dynamisation des sections rente, d'un cours de pétrole à prix constant, fluctuant entre 45/55 dollars, 33% des recettes de Sonatrach provenant du gaz ,dont le prix de cession sera encore plus bas avec la fin des contrats à moyen/long terme , le dinar officiel se cotera à plus de 200 dinars un euro horizon 2019 et le parallèle s'orientant vers 250/300 dinars un euro. 5.-Précisons que pour la période 1970 à 1995, le dinar a été coté administrativement, comme à l'ère soviétique sa cotation ayant peu de signification. Depuis, 1994/1995 à 2016, sa cotation fluctue entre une gestion administrative et une gestion répondant aux normes du FMI, puisque le dinar algérien n'est pas convertible. Le dinar algérien était coté en 1970 à 4,94 dinars un dollar- 1980 à 5,03 dinars un dollar- 1995 à 47,68 dinars un dollar, suite au rééchelonnement, et le 29 juin 2017 à plus de 122 dinars un euro avec un cours sur le marché parallèle qui est de 190/192 dinars un euro. Dès lors réflexe naturel de tout agent économique, les ménages ou opérateurs privés se réfugieront dans l'achat de devises fortes, de l'or ou de l'immobilier afin de préserver le pouvoir d'achat de leur épargne. 6.-Il faut éviter à tout prix d'avoir une vue de court terme uniquement sur la restriction des importations, existant une limite du fait du dépérissement du tissu productif, le taux d'intégration ne dépassant pas 15 % pour l'ensemble du secteur économique public/privé mais d'avoir une visions stratégique de la relance économique. Cela rend urgent les réformes structurelles, conciliant efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale grâce au dialogue productif. Comme il faudra à tout prix éviter un financement par la planche à billets, de continuer à pratiquer des subventions généralisées non ciblées source de gaspillage et d'injustice sociale, à assainir des entreprises publiques moribondes plus de 70 milliards de dollars entre 1971/2016 dont plus de 70% sont revenues contraire à la rigueur budgétaire contenue dans le programme du gouvernement. Toutes ces actions hasardeuses nous ramèneraient à une inflation à deux ou trois chiffres à l'image de l'expérience désastreuse vénézuélienne, suicidaire pour l'Algérie, ne pouvant distribuer plus que ce que l'on produit. 7.-Ce n'est pas une question de Lois d'investissement (combien de Lois depuis l'indépendance ?). Il s'agit de l'approfondissement de la réforme globale, condition sine qua non d'une économie productive dans le cadre des valeurs internationales. L'Algérie peut-elle continuer à verser des salaires sans contreparties productives, et consacrer le montant faramineux de subventions et transferts sociaux, non ciblés qui ne s'adressent pas essentiellement aux plus démunis, quitte à conduire le pays au suicide collectif ? Il est vrai que la situation est différente de la crise de 1986 avec le niveau relativement élevé des réserves officielles de change, bien qu'en baisse et le niveau historiquement bas de la dette extérieure peut surmonter les «chocs» externes, sous réserve d'une réorientation urgente de toute la politique socio-économique actuelle. L'on doit avant tout éviter de vendre tant l'illusion des politiques bureaucratiques étatistes centralisées, que mécanique des années 1970, étant à l'aube de la quatrième révolution industrielle. Avec des objectifs stratégiques précis, un langage de la vérité le retour à la confiance et la moralité de ceux qui gouvernent la Cité, une autre gouvernance locale et centrale , reposant sur l'économie de la connaissance, des institutions réalisant la symbiose Etat-citoyens, donc de profondes réformes structurelles, micro-économiques et institutionnelles, certes difficiles, car déplaçant d'importants segments de pouvoir assis sur la rente, supposant comme je le préconise depuis 2009 un large front national anticrise, l' Algérie qui recèle d'énormes potentialités, peut relever les nombreux défis et éviter d'aller au FMI horizon 2019/2020, ce qui serait un drame à la fois économique et politique pour le pays avec des incidences géostratégiques. Un sursaut national s'impose. Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international

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