L'expérience algérienne est devenue désormais une référence en matière de lutte antiterroriste. Dans ce sens, c'est une récente déclaration du Département d'Etat américain qui vient corroborer la campagne offensive algérienne dans la lutte antiterroriste. «L'Algérie a poursuivi une campagne offensive pour éliminer toute activité terroriste au niveau de ses frontières et a soutenu les efforts de police pour déjouer l'activité terroriste dans les centres urbains», souligne le département d'Etat dans son rapport 2016 sur le terrorisme dans le monde, publié mercredi à Washington. Ledit rapport a ainsi souligné le rôle des forces militaires et des services de sécurité affecté à la lutte antiterroriste. «L'Algérie a été un véritable rempart contre le terrorisme dans la région», ajoute le rapport. Dans ce contexte, Le département de Rex Tillerson souligne la coopération sécuritaire algéro-tunisienne, au niveau des frontières, qui a permis de déjouer plusieurs attaques terroristes. En matière de diplomatie, le rapport souligne le rôle prépondérant de l'Algérie notamment dans la recherche de solutions aux différentes crises en vue de promouvoir la paix et la sécurité régionales, notamment en Libye et au Mali. Malgré «l'instabilité politique et sécuritaire dans la région» qui représente une menace à la sécurité des frontières, la diplomatie algérienne continue d'être une tribune et une force de proposition pour le Sahel, et ce, par ses initiatives sur les plans régional et international telles que le 5+5 Défense. Membre fondateur du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, elle a œuvré à la promotion de la coopération régionale et internationale et a «offert une tribune aux experts» pour discuter du renforcement des capacités (sécuritaires) dans la région du Sahel. «L'instabilité persistante en Libye, les groupes terroristes opérant en Tunisie, la mise en œuvre fragile de l'accord de paix au Mali ainsi que le trafic de personnes et de drogue, constituent des menaces extérieures significatives», pour l'Algérie, ajoute le document. Cela dit, l'une des priorités absolues pour se prémunir de l'infiltration de terroristes venant de pays voisins reste la sécurisation des frontières, par des dispositifs de surveillance mis en place pour renforcer le contrôle et la sécurité au niveau des zones frontalières. Outre ces mesures, une base de donnée sur les combattants terroristes étrangers, régulièrement actualisée, et partagée avec l'ensemble des postes frontaliers et les représentations diplomatiques de l'Algérie à l'étranger a été également mis en place. Par ailleurs, cette fermeté de la diplomatie algérienne s'est traduite sur le terrain par une politique stricte qui exclut toute concession» aux groupes terroristes qui détiennent des otages. Dans ce contexte, Rex Tillerson a cité en exemple la loi complétant le code pénal de 1966, promulguée en 2016 par le président Abdelaziz Bouteflika, et dont l'objectif était de durcir les peines contre le phénomène des combattants terroristes étrangers et l'utilisation des technologies de l'information et de la communication pour le recrutement terroriste. Une loi qui a largement contribué à réduire le recours à la détention préventive, constate le document. Dans un autre registre, le rapport a souligné les efforts menés par l'Algérie dans la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux, et cite en cela le constat établi par le Groupe d'action financière (Gafi) qui a décidé en 2016 de ne plus soumettre l'Algérie au processus de suivi de conformité dans ce domaine. Ce constat met en exergue le rôle des institutions financières tenues de signaler à la cellule de traitement du renseignement financier (Ctrf) les transactions financières suspectes, dont les fonds sont soupçonnés d'être destinés au financement du terrorisme ainsi que les enquêtes parallèles sur les transactions douteuses et les opérations financières non réglementées sur le marché informel. Pour conclure, ledit rapport a mis en avant les actions menées en vue de promouvoir la tolérance et améliorer les conditions socio-économiques des jeunes et des chômeurs pour empêcher leur radicalisation.