Les membres de la communauté sahraouie aux Iles Canaries ont appelé l'Etat espagnol à «sanctionner» les auteurs du pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental notamment le sable provenant du Port de la ville d'El Ayoun occupée, indique l'Agence de presse sahraouie (SPS). «Les membres de la communauté sahraouie à Tenerife ont organisé dimanche un sit-in à la plage d'El Camison (sud de l'île) où une société canarienne a déchargé des quantités de sable apportées récemment du port de la ville d'El Ayoun occupée pour une nouvelle opération nivelage de la plage», rapporte SPS. La manifestation a vu la participation d'une dizaine d'enfants sahraouis présents dans le cadre du programme «vacances en paix» en compagnie des familles d'accueil et plusieurs membres de «l'association des Iles Canaries d'amitié avec le peuple sahraoui, à leur tête le président de l'association Alberto Nagrine et le représentant du Front Polisario aux Iles Canaries, Hamdi Mansour», ajoute la même source. «Les manifestants ont voulu par cette action rappeler l'opinion public des Iles Canaries et internationale qu'au moment où des populations sahraouies sont confrontées à la famine, à l'injustice et à la misère dans les territoires occupés, les ressources naturelles dont recèle le Sahara Occidental occupé sont pillées», appelant les autorités espagnoles et des Iles Canaries à «prendre les mesures nécessaires pour garantir la souveraineté du peuple sahraoui sur ces ressources naturelles vu que l'Espagne est la puissance administrante du territoire». L'Espagne a également été appelée à «sanctionner les citoyens et les personnes morales de nationalité espagnole qui agissent contre les intérêts du peuple sahraoui en attente toujours d'un référendum libre et transparent d'autodétermination sous l'égide de l'ONU et l'UA». Une enquête menée par le quotidien britannique, The Guardian le 29 juillet dernier avait révélé que la plage Tauro de la station de Gran Canaria aux Iles canaries, jadis rocheuse, a été couverte de sable provenant illégalement de la dernière colonie d'Afrique, le Sahara occidental. Sous le titre «troubles au paradis», l'enquête du Guardian a souligné que le projet de couvrir la plage rocheuse avec 70 000 tonnes de sable a été réalisé «au mépris du droit international et au détriment de la dernière colonie en Afrique, le territoire occupé du Sahara occidental». Il est relevé que les autorités espagnoles ont lancé une enquête sur la question et que les experts en droits de l'homme affirment que «si le sable qui couvre la plage de Gran Canaria provenait de l'Etat occupé, ce serait une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de la décision de la Cour internationale de justice (CIJ)». Le quotidien britannique a précisé que la CIJ affirme clairement que les ressources naturelles d'un territoire occupé ne peuvent être exploitées par l'occupant, à moins qu'ils profitent à la population locale. Il a rappelé aussi l'arrêt de décembre dernier de la Cour de justice de l'Union Européenne (CJUE), qualifié «d'historique», stipulant que le commerce des produits agricoles et de la pêche originaires du Sahara occidental, territoire indépendant du Maroc, est illégal. Un représentant du Front Polisario a déclaré au Guardian qu'aucun consentement du peuple sahraoui ni de ses représentants n'a été accordé à l'occupant marocain pour inclure les ressources naturelles sahraouies dans ses accords commerciaux avec l'Europe.