Une soirée dédiée à la fusion musicale entre le raï, les musiques traditionnelles touareg et des genres universels contemporains a été animée dans la nuit de mardi à mercredi à Alger par les groupes «Imzad» et «Raina Raï», qui ont enchanté le public algérois. Organisée par l'Office national pour la culture et l'information (ONCI) cette soirée a drainé un public assez nombreux au théâtre de plein air du Casif. Proposant du bon son de blues du désert alliant poésie tamasheq et rythmes targui, le groupe «Imzad» a très vite séduit son public par l'authenticité de son répertoire et l'énergie que dégage cette fusion ainsi que par la puissance des percussions. Mené par le chanteur et guitariste Bey Ag Alhousseyni, le groupe a repris des titres de ses albums «Ed'dounia» et «Oulh N'Ahaggar» (le coeur de l'Ahaggar) dont «Tisnante Nayetma» et «Zinezgoumegh» portés par les rythmes combinés du djambé et de la batterie. En plus de s'inscrire dans l'exploration des musiques et poésies de l'Ahaggar et de proposer un son particulier et propre à la région, les «Imzad» s'ouvrent à des styles comme le reggae et la folk en introduisant le saxophone et la batterie et des jeux de guitare occidentaux. En seconde partie de soirée, la fusion des musiques targuies a cédé la scène aux pionniers de la fusion rai, le groupe «Raina Rai» qui a remis au goût du jour un répertoire qui n'a pas pris une ride même si certains titres datent de plus de trente ans. Mené par le guitariste de talent Lotfi Attar, le band qui regroupe depuis quelques années ses fondateurs, a reproduit sur la scène du Casif les plus grands succès du groupe à l'image de «Zghaida», «Taila» et «Zina», qui avaient marqué le public algérien. Apportant de nouveaux arrangements à ces tubes, le «guitare hero» algérien continue sa recherche musicale afin de préserver et raviver l'authenticité du raï tout en s'inscrivant dans la même fusion explorant les oeuvres des plus grands guitaristes.