Ce sont les enfants spirituels de Bob Marley, Tinariwen, Ali Farka Touré, John Lee Hoker ou encore Mark Knopfler dont ils adorent la tablature de guitare. ls sont jeunes. Ils jouent plus vite que la musique. Et ils ont du talent à revendre. C'est le groupe Imzad Ils s'appellent Bay, Elhacène, Abdallah, Moussa, Abdelkader, Abdelhacem, Nounou, Aïcha, Boubekeur et Ahmed. Ce sont les membre de la formation Imzad, qui ne cesse de faire parler d'elle. C'est la nouvelle sensation mélomane algérienne. Et sa musique ne cesse de monter au firmament. Elle culmine aux cimes de l'Ahaggar et du Tassili N'Ajjer. Sous les auspices de l'association Sauver l'Imzad et de sa présidente et marraine, pour ne pas dire mère, ce groupe éponyme, porte bien et beau l'appellation de cet instrument targui, l'imzad. Un violon traditionnel monocorde, typiquement féminin, noble, élégant et ancestral ! Ces enfants spirituels de Bob Marley, Tinariwen, Ali Farka Touré ou encore Mark Knopfler dont ils adorent la tablature de guitare, ont customisé, électrifié et magnifié l'imzad et par extension, la musique du Kel l'Ahaggar, en filant un très bon son. Du blues saharien, du tindi electro, du blues-rock dunaire, du reggae, du steady rock, rap, de très bonne facture. Mais l'âme est là et la substantifique moelle est puisée des déclinaisons du tindi, tindi ganga, jermani, taghanibt, jakmi (tazaanghareht) ou encore du aliwen. Et les membres de l'Imzad définissent bien leur son : «L'imzad est aux Touareg, ce que l'âme est au corps, la guitare est notre moyen d'expression.» Blues saharien aussi, la formation Imzad publie, le samedi 15 juin, son tout premier album intitulé Oulh n'Ahaggar (le cœur de l'Ahaggar), aux éditions Padidou. Un cœur qui bat… la mesure et la chamade pour cette musique magique, séculaire et altière du terroir natal, le Kel Ahaggar. Un opus d'estime offrant onze titres montrant et démontrant un réel talent brut de décoffrage, forçant le respect. L'on peut citer des morceaux de bravoure, tels que Tisnante n'Ayetma (J'ai mal de la souffrance de mes frères), aux cordes basses subtiles reggae, Akal Nawan (Aimez votre terre), Emasli Wan Imzad (la voix de l'imzad) où se posent des lyrics d'un reggae bien toasté ou encore Ehafawate Ayatma (faisons la fête, mes frères). Et puis, un bonus track, un remix de Elhafawet Ayetma goupillé par Dj RSLane, qui n'est plus à présenter. Un pur bonheur estival pour les clubbers. Attention talents ! La chanson titre Oulh n'Ahaggar exprime un souffle poétique allégorique et hyperbolique. Un appel du cœur : «Le cœur de l'Ahaggar est grand/ tout le monde reconnaît sa grandeur par la grâce de Dieu/ il est ouvert à tous/ nos ancêtres nous ont laissé cet amour, notre plus beau trésor/ le cœur de l'Ahaggar appelle le monde de l'amour…» Leur message : amour et paix ! Le message du groupe Imzad est sans ambages : amour et paix ! Pour ce faire, la formation proprement dite Imzad est composée de dix artistes, huit musiciens, dont trois sont auteurs, compositeurs, chanteurs et guitaristes leaders, ayant déjà officié au sein de formations internationales, un guitariste rythmique, un bassiste, un percussionniste (djembe) et accompagnés par deux choristes et danseuses, Aïcha et Nounou.Bref, de la dextérité, de la recherche, de la passion et surtout cette «rage» juvénile de vaincre et convaincre, musicalement parlant. Un style, une empreinte, une direction orchestrale targuie personnelle et personnalisée... Sans jeu de mots, cette bande originale, Imzad, est à surveiller de près. Car désormais, il faudra compter avec elle. A écouter absolument !