Dans le fond comme dans la forme, la visite de travail effectuée, mardi 29 août à Annaba par le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Hacène Mermouri, n'a pas été différente des précédantes visites effectuées par sesprédécesseurs. Les mêmes engagements de développement du secteur entendus des années durant, ont été, une nouvelle fois, ressassés. Particulièrement depuis le retour à la paix et à la sécurité dans nos régions de l'intérieur et celles côtières du pays. Les proches collaborateurs qui, durant cette visite, accompagnaient Hacène Mermouri, sont ceux-là même qui, ces dernières années, ont géré ce secteur. Avec des approches autrement appliquées, le tourisme et l'artisanat, auraient pu être porteurs de richesses et créateur d'emploi. Ce qui n'est pas le cas au vu de la stagnation qui caractérise le secteur. Tout porte à croire que les cadres qui en ont la charge, oublient que lors de cette visite, ils n'avaient pas uniquement affaire à un ministre et un wali nouvellement installés dans leurs fonctions respectives donc, ne maîtrisant pas encore le dossier. Dans la délégation officielle, il y avait aussi, d'anciens élus des deux chambres et représentants de différents ministères dont celui en charge des domaines de l'état, la Planification et l'Aménagement du Territoire (DPAT) et autres comme les APC et APW. Il y a également les articles de presse ayant couvert les différentes péripéties vécues par ce secteur portant les engagements des précédents ministres du secteur ainsi que les uns et des autres responsables centraux et locaux du ministère concerné. Durant plus d'une décennie, le développement du tourisme et de l'artisanat, a fait l'objet de maints engagements exprimés. Rares ont été ceux matérialisés dans les actes. N'était la conférence nationale sur le management hôtelier et touristique liquidée en une matinée en avril 2017, l'élaboration des Plans d'Aménagement Touristique, celle des prospectus vantant à chaque fois les atouts touristiques du pays et payés rubis sur ongle ainsi que des études techniques de zone d'extension touristiques, il n'y a rien de concret. Si ce ne sont des engagements de matérialisation de projets que les mêmes responsables réitèrent, mais toujours sans lendemain. A Annaba, le terrain se pose en témoin de tous les temps d'escapades de ministres et de walis. Il reste que, comme par hasard, «la Baie Ouest de Chétaïbi» une des plus belles au monde, aucun des membres du gouvernement n'y est allé. La visite de travail effectuée ce dernier mardi par Hacène Mermouri est une photocopie de la dizaine qui ont précédé ces dernières années. Les mêmes propos, faits et gestes, ont été enregistrés sur des sites qui auraient dû être occupés par des investisseurs. Il n'en a rien été. Tout au long du programme de la visite qui a mené tôt le matin jusque tard le soir de mardi, la délégation ministérielle de Chétaïbi à l'hôtel Sheraton en passant par El Mountazah de Seraïdi, l'hôtel Sabri, les cadres centraux du ministère ont réitéré les engagements de développer le tourisme comme il l'avait fait antan. A Annaba, le ministre a bien tenté de donner l'image d'un responsable bien au fait du dossier de son secteur, il n'a pas réussi. Au contraire, il a démontré qu'il nageait et qu'il ne saisissait mot de ce que lui répétaient ses proches collaborateurs. A chaque fois, il s'obligeait à porter un lourd fardeau. Durant sa visite à Annaba comme celle de la veille à Skikda, il s'était apparemment imposé de subir en continu des désagréments sans nombre. Lors des explications du Plan d'Aménagement Touristique, le ministre a été matraqué systématiquement par ses proches collaborateurs. Un de ces derniers a même voulu empêcher un de nos confrères de l'approcher pour enregistrer sa déclaration. Cette visite de travail à laquelle ont participé des proches collaborateurs sachant manier le verbe, n'est-elle pas celle de trop ? Alors que leur secteur se trouve au creux de la vague, affichaient leur indifférence face à une montagne de questions sans réponses au cœur d'une forêt dense d'équations à multiples inconnues. Ils n'ont rien dit sur le fait qu'avec ses atouts naturels et sa richesse culturelle, Annaba accueille un peu plus de 2 millions d'estivants seulement alors qu'à Jijel ils furent 28 millions à y passer leurs vacances. Dans le milieu de ceux proches du dossier tourisme et artisanat à Annaba, l'on affirme que le ministre s'est laissé ballotté. Reprendre ce qui se répète depuis plus d'une décennie sur le tourisme et l'artisanat à Annaba servirait-il à rattraper le retard enregistré dans le lancement des projets d'hôtellerie totalisant 1 254 lits, dont un hôtel 4 étoiles, des pôles d'animation et des lieux de restauration. La réhabilitation planifiée, depuis des années d'hôtels dont, dans une première étape, Seybouse international, El Mountazah à Annaba ainsi que, Mermoura à Guelma. L'on ne peut cependant, taire les efforts consentis par cet investisseur privé dans la réalisation d'un camping familial de 220 chalets pour 880 lits prévu pour entrer en activité l'été 2018. Quant à l'artisanat, la situation vécue par les artisans de Annaba, la majorité des acteurs étant sans locaux, met en relief que là aussi, ça ne va pas du tout. Et même la décision du ministre de mettre le holà au dossier des terres appartenant à des privés. Il a également décidé de la révision des deux zones d'extension touristique du centre de Chétaïbi. Rappelons enfin que Hacène Mermouri a inauguré à l'hôtel El Mountazah de Séraïdi, une exposition de produits de l'artisanat local relatant le savoir-faire et le savoir-vivre de la 4ème ville du pays.