Quinze zones d'extension touristique de différentes régions du pays bénéficieront chacune d'un programme d'équipement du secteur du tourisme et de l'artisanat et d'un plan d'aménagement touristique. Chétaïbi, la commune côtière, et sa baie ouest, dans la wilaya d'Annaba, ont été retenues par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat au titre de projets pilotes. C'est ce qu'a indiqué la première responsable du secteur à l'échelle nationale. Elle était en visite de travail dans la wilaya d'Annaba ce dernier jeudi. D'abord à Chétaïbi, la commune touristique où elle a pris connaissance du programme d'équipement du secteur du tourisme et de l'artisanat et celui du plan d'aménagement touristique de la zone par l'AND. Au titre de la deuxième étape, outre le mausolée de Sidi Brahim, la basilique St Augustin, le musée et les ruines d'Hippone et l'hôtel Sheraton à Annaba ville, la ministre s'est rendue sur les hauteurs de Seraïdi. Précisément à l'hôtel El-Mountazah sur les hauteurs de Seraïdi où elle s'est attardée longuement. Mais c'est sans conteste le lancement des travaux d'aménagement à la baie ouest qui a énormément retenu l'attention de la représentante du gouvernement. «Il s'agit d'un grand évènement que nous vivons aujourd'hui à Chétaïbi, car c'est la première fois, depuis l'indépendance, qu'un plan d'aménagement touristique est mis à concrétisation. Tous les projets prévus seront réalisés avec, outre le développement économique de la région, la création de milliers de poste de travail. A celui de Chétaïbi que nous inaugurons aujourd'hui, suivront 14 autres à travers le pays. Le prochain étant celui de Djemila», a tenu à souligner la ministre à son arrivée sur les hauteurs de Chétaïbi surplombant la plage de Oued El-Ghnem. C'est dire que cette fois, c'en est fini des pas de deux et des valses hésitations d'un ministère en perte de vitesse depuis des années en termes de développement. Chétaïbi et sa baie ouest seront, donc, le prototype de la nouvelle génération des zones d'extension touristique à travers quinze wilayas du pays. Pour ce faire, des dizaines de milliards de dinars seront investis par le Trésor public pour la concrétisation à l'intérieur et à l'extérieur des zones d'extensions touristiques à Chétaïbi. Ils sont porteurs de nombreux complexes hôteliers, villages et résidences touristiques dont la capacité d'accueil atteindra quelque 10 000 lits, aquaparcs, bungalows, parcs d'animation et de loisirs, centres de thalassothérapie, locaux commerciaux spécifiques aux activités de plage, espaces verts, stations de traitement des eaux et aires de stationnement. Ce qui, selon les prévisions des économistes, devrait permettre la création de 20 000 emplois directs et trois fois plus indirects. Mais le plus intelligent pour la ministre reste le programme d'équipement du secteur du tourisme et de l'artisanat ainsi que celui de l'aménagement touristique de la zone par l'ANDT. C'est ce que semble avoir également saisi le wali d'Annaba Mohamed Mounib Sandid. Aux côtés des autorités locales civiles et militaires, il a assisté au lancement par Mme Nouria Yamina Zerhouni des travaux de réalisation à la baie ouest, de cinq hôtels de 1 008 lits et d'une extension et réaménagement de cinq autres. Dans une de ses déclarations sibyllines dont elle a le secret, la ministre a démontré qu'elle s'est bien imprégnée de la situation de son secteur. «Nous nous engageons à faire du tourisme un facteur de développement socioéconomique du pays. Notre choix de faire de Chétaïbi un projet pilote n'est pas fortuit. Il va dans ce sens», dira-t-elle au gré des explications fournies par le directeur de wilaya du tourisme à Annaba. Y figurent onze projets d'hôtellerie englobant 1372 lits publics et privés à même de créer 521 emplois directs. Vingt-cinq autres sont en souffrance pour divers motifs. Dans le lot, il y a ceux déposés au niveau de la Commission nationale d'approbation des plans, non lancés ou en attente de régularisation. Pour une fois depuis l'indépendance un ministre du secteur du tourisme, succédant à plusieurs, a été pragmatique dans sa vision de la situation. En fait, la ministre paraissait être venue pour instruire les responsables de l'énergie et des mines, travaux publics, équipements et autres institutions de la république à l'effet de mettre rapidement en branle leurs moyens humains et matériels. Même si les étapes de la visite du mausolée de Sidi Brahim, la basilique St Augustin, le musée et les ruines d'Hippone et l'Hôtel Sheraton en cours de matérialisation, paraissaient être une formalité, il n'en demeure pas moins que la ministre a multiplié les remarques portant sur la nécessité d'améliorer les conditions d'entretien et de préservation du potentiel touristique. Comme ce fut le cas au musée et ruines d'Hippone où la ministre a pris langue avec des touristes étrangers en visite sur le site. La troisième étape au programme concerne l'opération réhabilitation des anciens hôtels de l'Entreprise de gestion touristique d'Annaba. Prévue depuis des années, cette opération nécessitant 9,82 milliards de DA n'est toujours pas entamée. A l'hôtel El-Mountazah, Mme Nouria Yamina Zerhouni a pris connaissance des projets d'extension touristique de Oued Bakrat et de la plage Djenane El-Bey où il est prévu de réaliser trois hôtels classés de 750 lits et création de 1 503 postes de travail, 87 ensembles résidentiels haut standing de 696 lits et 1 392 emplois, 103 de standing inférieur de 1 074 lits pour 2 151 emplois, le tout avec des structures d'accompagnement. C'est à l'hôtel Sabri où elle s'est attardée à l'exposition des produits artisanaux que la ministre a achevé sa visite de travail à Annaba. «Les pouvoirs publics nous ont tellement menti qu'il est devenu impossible de croire ce qu'ils disent ou projettent de faire. On en est au 7e ministre du Tourisme depuis l'avènement de l'actuel président de la république et le secteur est toujours très mal en point», a affirmé un investisseur présent sur le site de la baie ouest.