Les violences visant la minorité des Rohingyas en Birmanie ont fait plus de 1 000 morts, a déclaré vendredi la rapporteuse spéciale de l'ONU pour ce pays, Yanghee Lee. «Il se peut qu'un millier de personnes ou plus aient déjà été tuées», dans l'Etat Rakhine, dans le nord-ouest de la Birmanie, a déclaré Yanghee Lee, avançant une estimation deux fois plus importante que celle du gouvernement birman. «Il y en a des deux côtés mais les victimes se concentrent largement dans la population Rohingya», a-t-elle ajouté. D'après l'ONU, qui craint une crise humanitaire, quelque 164.000 personnes, la plupart Rohingyas, ont fui au Bangladesh depuis le 25 août. Elles fuient les violences dans leur région depuis les attaques contre des postes de police par les rebelles de l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), qui dit vouloir défendre les droits bafoués de cette minorité musulmane. Depuis, l'armée birmane a lancé une vaste opération dans cette région pauvre et reculée, qui a fait plus de 430 morts, principalement des rebelles rohingyas, selon les forces de sécurité. Les autorités ont affirmé avoir perdu 15 membres des forces de sécurité depuis les attaques d'août. Les autorités birmanes ont par ailleurs affirmé que 6 600 maisons de Rohingyas et 201 habitations de non musulmans avaient été brûlées depuis le 25 août. Elles ont affirmé que 30 civils avaient péri, parmi lesquels sept Rohingyas, sept hindous et 16 bouddhistes de l'Etat Rakhine. «Il est fort possible que ces chiffres soient sous-estimés», a déclaré Mme Lee, ajoutant que «ce qui est malheureux, ce qui est grave, c'est que nous ne puissions les vérifier parce que nous n'avons pas accès». «Je crois que cela va être une des pires catastrophes que le monde et la Birmanie ont vu ces dernières années», a-t-elle conclu.