Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a annoncé, avant hier, qu'après l'adoption par le parlement du plan d'action du gouvernement, une instance indépendante chargée du contrôle de la mise en œuvre du plan d'action du gouvernement et du processus de financement non conventionnel prévu dans ce programme, sera instituée par voie décret présidentiel. Placée sous la tutelle du Président Abdelaziz Bouteflika, l'instance présentera des rapports trimestriels tous les trois mois, au Président de la République pour le suivi et l'évaluation de tout ce qui a été réalisé durant le trimestre, a expliqué le Chef du gouvernement, avant hier, lors de la conférence de presse en marge de la séance d'adoption du plan du gouvernement. Dans ce sens, M. Ahmed Ouyahia a souligné, que le recours du gouvernement au financement non conventionnel évitera à l'Algérie une crise financière accablante. Le Premier ministre a indiqué, en réponse aux questions des journalistes, que ce financement proposé par le gouvernement ne produira pas une lourde inflation, réaffirmant, «que le temps prouvera si le gouvernement avait eu raison ou pas d'adopter cette mesure». Les experts et les membres du gouvernement procéderont à l'étude de l'efficacité de cette mesure au cours des six prochains mois, période qui déterminera si cette décision était judicieuse ou pas, a-t-il estimé. Par ailleurs , il a justifié le recours du gouvernement au financement non conventionnel par «les créances que l'Etat doit régler». «Le budget de fonctionnement ne connaîtra pratiquement pas de hausse», a annoncé le Premier ministre. Sur ce volet, il a expliqué que le gouvernement n'aura pas recours de façon excessive à ce financement accordé par la Banque centrale mais l'utilisera pour régler les créances internes de certaines entreprises, au titre de l'exercice 2017, à l'instar de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) qui a prêté une somme estimée à 500 milliards de dinars à la Caisse nationale des retraites (CNR), outre les créances des entrepreneurs endossées à l'Etat. M. Ouyahia a précisé que le gouvernement se dirigera, d'année en année, et jusqu'en 2022 vers la réduction de la valeur de ce financement par la Banque centrale, pour assurer la gestion et réaliser l'équilibre budgétaire. «La politique des subventions maintenue jusqu'en 2018» Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé que le gouvernement préservera les acquis sociaux, notamment la politique de subvention actuelle qui sera maintenue l'année prochaine. Dans la loi de finances 2018, le gouvernement n'envisage pas de renoncer à la politique de subvention actuelle, particulièrement pour ce qui est des produits de large consommation subventionnés comme l'huile, le sucre et le lait, a indiqué, M. Ouyahia en réponse aux questions des députés. Le Premier ministre, a laissé entendre l'éventualité d'imposer une nouvelle taxe pour les voyages à l'étranger, écartant toutefois, l'application de cette mesure en 2018. Une telle mesure serait de nature à rationaliser le comportement du consommateur algérien de manière à promouvoir le tourisme interne, a-t-il dit ajoutant que ces fonds pourraient être destinés au financement des cantines scolaires. «Changer les mentalités pour développer le tourisme» Le Premier ministre, a appelé avant hier, à un changement dans les mentalités et, à un retour aux traditions touristiques qui caractérisaient l'Algérie lors des années précédentes. «Le développement du tourisme ne nécessite pas uniquement de l'investissement en hôtellerie, mais requiert surtout un changement dans les mentalités, la promotion du sens du civisme chez le citoyen et la garantie de la sécurité», a précisé, M. Ouyahia en réponse aux questions des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Rappelant le volume des investissements consacré par le gouvernement au secteur du tourisme depuis 2011 à juin 2017, il a relevé que 396 hôtels ont été réalisés par des opérateurs privés, offrant 30.500 lits outre l'ouverture de cinq établissements hôteliers publics garantissant 2.000 lits. Le Premier ministre a rappelé également les nombreux projets qui seront prochainement réalisés dans le secteur à savoir 582 hôtels qui seront construits par les opérateurs privés. En outre, le chef du gouvernement, a fait part de l'intention de son gouvernement de revoir la législation relative aux agences de tourisme avec l'éventualité d'une hausse de l'impôt sur le voyage à l'étranger, ajoutant qu'elle ne sera inscrite dans la loi de finances 2018.