Le recours au financement non conventionnel se fera quand toutes les conditions financières seront prêtes, a déclaré, jeudi à l'APN, le ministre des Finances, Abderrahmna Raouia. Le ministre qui répondait aux questions des députés de l'Assemblée populaires nationale (APN), lors des débats autour du projet de loi sur la monnaie et le crédit, il a rappelé que «cette loi intervient dans un contexte interne et externe spécial». Le projet de loi portant amendement de la loi sur la monnaie et le crédit a pour objectif d'autoriser la Banque d'Algérie, à titre exceptionnel et sur une période de cinq ans, à procéder à l'achat direct de titres émis par le Trésor, en vue de couvrir les besoins de financement du Trésor, du Fonds national de l'investissement et de financer le remboursement de la dette publique interne, et le rachat de la dette bancaire de Sonelgaz et de la Sonatrach. Abderrahmane Raouia a souligné «qu'en recourant au financement non conventionnel, le gouvernement tend à assurer un moyen de financement supplémentaire en vue de poursuivre la réalisation des projets de développement». Il a ajouté que ce mécanisme sera appliqué pour une durée de cinq ans maximum, rappelant que «l'objectif est de réaliser l'équilibre budgétaire tout en poursuivant les efforts de développement, sachant qu'il sera renoncé à ce mécanisme dès que la situation financière le permettra». Le déficit budgétaire enregistré est dû aux «grandes dépenses effectuées par l'Etat depuis le début du millénaire à travers le lancement d'un programme ambitieux d'investissements publics pour rattraper le retard structurel et renforcer la croissance économique, permettant ainsi la réalisation des quatre programmes économiques engagés depuis 2001», a-t-il noté. Le financement non conventionnel sera destiné «exclusivement au financement des projets de développement de l'investissement, a insisté le ministre», ajoutant que sera appliqué dans le cadre des lois de finance soumises et débattues annuellement devant le parlement. Concernant le contrôle du financement non conventionnel, le ministre a déclaré qu'il sera assuré à travers un suivi sur le terrain par une commission installée par le ministère des Finances. La Banque d'Algérie assurera également le suivi de l'impact de ce mécanisme sur la masse monétaire, le niveau d'inflation, la liquidité bancaire et le prix de change, pour «une utilisation optimale de ce financement exceptionnel», a notamment précisé le ministre des Finances. D'autre part, concernant les produits islamiques au niveau des banques, le ministre a précisé que la loi sur la monnaie et le crédit concerne le principe de création d'une banque publique qui permettra à ces institutions financières d'assurer des produits de ce genre à leurs clients comme cela est en vigueur dans la banque Al Baraka et la Banque Al Salam. Ces banques publiques devront proposer ce type de produits dans un avenir proche, soit avant la fin de l'année en cours, et sont concernés notamment, (la CNEP Banque, la BDL et la BADR). Au niveau international, M. Raouia a évoqué le projet de création d'une banque à l'étranger pour la collecte de l'épargne de la communauté nationale. A cet effet, il a souligné que la rationalisation des dépenses nationales constituait «un impératif pour toutes les économies en toute circonstances», précisant que «la démarche du gouvernement vise la rationalisation des dépenses nationales et la réalisation de la croissance économique». Il a évoqué l'adoption d'un cadre budgétaire pour la période 2017-2019 pour une meilleure exploitation des ressources disponibles, la définition des priorités, la maitrise des prévisions et la réalisation des objectifs des secteurs ministériels pour assurer leur pérennité. En vue de faire face à la diminution des ressources financières en raison de la chute des cours du pétrole, le gouvernement a pris une série de mesures pour maitriser les dépenses de fonctionnement et d'équipement tout en maintenant le niveau de soutien à la croissance, outre la nécessité d'engager des réformes fiscales pour lutter contre l'évasion et la fraude fiscales et optimiser le recouvrement fiscal, élargir l'assiette fiscale et créer des centres fiscaux proches du citoyen, a-t-il mentionné.