Rabah Madjer qui vient d'accorder une interview à Jeune Afrique, voudrait confirmer qu'il est le patron de l'équipe nationale. Sauf que sa mise en lumière dépendrait, tout naturellement du prochain match, qui est, contrairement aux déclarations de quelques consultants, aussi important que les précédents et ce pour diverses raisons, notamment dans la reconstruction des Verts. Ignorer cette réalité, c'est semer les doutes au sein du groupe et l'empêcher de faire sa propre preuve. Depuis Porto, où il est allé pour remettre un trophée à Brahimi, Rabah Madjer est revenu dans cet entretien, sur ce qu'il avait annoncé à Alger, «j'ai très vite accepté. La sélection nationale est dans une position difficile, inconfortable depuis plusieurs mois. J'aurais pu refuser, bien sûr. Mais je suis algérien, j'aime mon pays, j'ai envie que la sélection obtienne des résultats. J'ai dit oui à Zetchi et au bureau fédéral». Le 10 novembre prochain, sa mission serait d'éviter de faire grincer des dents dans la maison de la FAF ses membres, et celle des supporters, ce qui rendrait difficile la justification de l'érosion des Fennecs. Revenir, comme il venait de le faire, une fois de plus sur cette histoire de tentative de déstabilisation : il confiera au journaliste «depuis que j'ai été désigné, je suis victime d'une véritable campagne de déstabilisation et même de diffamation, elle est organisée par des personnes qui ne veulent pas que la sélection réussisse». Des déclarations qui ne conforteraient pas son image. Le monde sportif veut connaître ses objectifs et sa manière de remettre sur roues cette équipe nationale qui est en perte de vitesse. Le rôle important des binationaux constituerait pour lui, une pièce maîtresse dans la réussite, il dira que «la sélection appartient à tout le monde : aux locaux comme aux binationaux, avec qui j'aurai une discussion lors du prochain stage. Je compte sur tout le monde... Je serai jugé sur les résultats. Et donc ce match face au Nigeria est très important. C'est un poste très exposé, et comme les derniers résultats ne sont pas bons, il y a beaucoup de tensions autour de la sélection. Il y a eu beaucoup d'instabilité technique depuis 2014. Et on ne peut pas réussir comme ça ! Je pense que l'éviction de Rajevac en novembre 2016 après le match nul contre le Cameroun (1-1) en qualifications pour la Coupe du monde 2018 était une erreur. C'est là que l'Algérie a été éliminée. Ce que je veux, c'est que l'Algérie réussisse et atteigne ses objectifs. A commencer par battre le Nigeria, puis à se qualifier pour la CAN-2019. Je suis très fier d'avoir été choisi et de ressentir cette confiance autour de moi». Entre le regret d'avoir mis dehors Rajevac et la confiance placée en lui, Madjer chercherait plutôt à se protéger des mêmes scénarios «oui, je suis attaqué par des journalistes, par des gens sur les réseaux sociaux. Mais je peux vous assurer que je ressens beaucoup de confiance de la part d'une majorité de l'opinion publique. Je le constate quand je sors dans la rue». Enfin dans cette interview fleuve, il finira par évoquer son style de jeu «j'ai pu émettre des critiques concernant le jeu, pas le fait qu'ils soient binationaux ! Il s'agissait de critiques constructives. Comme je l'ai toujours dit, la sélection appartient à tout le monde. Et vous pourrez constater, quand je publierai la liste pour affronter le Nigeria, que je compte sur eux pour que cette sélection devienne une famille. Avec les joueurs, avec mes adjoints Djamel Menad et Meziane Ighil, qui sont d'anciens joueurs devenus entraîneurs et dont les compétences sont reconnues, avec Rabah Saâdane, qui sera directeur technique national (DTN), mais aussi proche de l'équipe. Mais vous savez comme moi que je serai jugé sur les résultats. Et donc que ce match face au Nigeria soit très important». Parmi les autres polémiques soulevées, celle concernant les diplômes que détient le nouveau sélectionneur, encore une fois l'ancien numéro 8 de Porto enchaîne «lors de la conférence de presse qui a suivi ma nomination, j'avais dit que j'avais également ‘entraîné dans les studios', puisque depuis plus de dix ans, j'étais consultant pour plusieurs chaînes de télé. Je maintiens et j'assume ces paroles. Car je ne me suis jamais tenu éloigné du football, notamment grâce à cette activité de consultant. J'ai un passé footballistique en tant que joueur et d'entraîneur. Ces riches expériences, je les ai renforcées avec cette expérience de consultant. Je n'ai donc rien perdu de mes connaissances, au contraire». Voilà, un Madjer qui est appelé à conjuguer ses compétences pour calmer le brouhaha qui s'est fait entendre dans l'enceinte du Centre national technique de Sidi Moussa et même après.