La ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables, Fatima Zohra Zerouati, a estimé, avant-hier, à Alger, que la majorité des déchets ménagers (sous toutes ses formes) sont en dehors du processus de récupération, de valorisation et de recyclage. D'où, la nécessité de recourir à un partenariat public-privé afin de développer l'économie de recyclage qui est, a considéré la représentante du gouvernement, une priorité nationale. S'exprimant lors d'une audience devant la Commission des Finances et du budget au niveau de l'Assemblée nationale populaire (APN), dans le cadre de l'examen de la loi des finances 2018, Mme Zerouti a relevé que le Taux d'exploitation des potentialités sur le marché national ne dépasse pas 5% du volume global. «Le volume des déchets ménagers produits en Algérie est estimé de 13 millions tonnes/an soit une valeur marchande de 100 milliards de dinars (1 milliard de dollars)», a-t-elle observé. Les déchets ménagers, a-t-elle poursuivi, passeront, à l'horizon 2035, de 13 à 20 millions de T/an, soit 136 milliards de dinars, tenant compte seulement de la croissance démographique sans considérer d'autres variables qui pourraient augmenter ces prévisions. «Nous devons, à l'avenir, faire du recyclage un secteur économique producteur de richesse», a-t-elle dit. Tout en soulignant l'importance du recyclage des déchets spéciaux (huiles usées, pneus, batteries, les déchets des équipements électroniques et électriques), la ministre a mis en avant la nécessité d'investir dans le facteur humain pour préserver l'environnement. «Il est nécessaire de promouvoir ce secteur en vue d'organiser à même d'encadrer et de structurer le marché de recyclage qui pourrait créer des milliers de postes d'emploi», a-t-elle indiqué. Revenant sur les efforts déployés par son département pour mettre un terme aux dépassements qui nuisent à l'environnement, la représentante du gouvernement a fait cas de 1.169 mises en demeure adressées, par le passé, aux entreprises économiques dans le cadre des opérations d'inspection, ainsi que de 323 décisions de fermeture et 121 poursuites judiciaires pour diverses infractions liées à l'environnement. «Les études élaborées par le secteur ont fait état de 70.430 usines polluant la nature en Algérie dont 30.539 unité à l'Est du pays contre 24.622 unité au milieu et 9.538 unités à l'Ouest outre 5 731 unités au Sud», a-t-elle relevé. «Ces unités industrielles s'engagent à stopper la pollution dans les délais fixés sous peines de sanctions édictées par la loi». S'agissant des énergies renouvelables, la ministre a rappelé que la mission de son département ministériel s'articule autour, principalement, de la promotion de ce domaine et la recherche de moyens pour le développer sans, a-t-elle observé, intervenir dans les projets de raccordement au réseau national électricité qui demeure la compétence du ministère de l'Energie.