L'édition 2017 de la grande manifestation d'art contemporain s'est achevée dimanche après six mois. Avec plus de 615 000 visiteurs, en hausse de 23%, l'exposition est l'une des plus visitées en Italie ces derniers mois. La 57e Biennale de Venise, qui s'est ouverte le 13 mai au public et qui s'est achevée dimanche, se solde par un succès retentissant: en un peu plus de six mois, ce grand rendez-vous international de l'art contemporain sur la lagune a attiré 615 152 visiteurs, auxquels s'ajoutent 23.531 professionnels - artistes, curators, directeurs d'institutions, et quelque 5000 journalistes accrédités. Dimanche, son président Paolo Baratta a tenu une dernière conférence de presse pour fêter ce score historique qui fait de la 57e Biennale de Venise «l'exposition la plus visitée ces derniers mois en Italie», selon lui. Dans la règle des «finissages» en galeries d'art ou sur les plateaux de cinéma, l'ancien ministre a partagé ces lauriers, devant la presse italienne, avec Christine Macel, commissaire de cette édition 2017 si populaire. Elle était la première Française de l'histoire de la Biennale et la quatrième femme en 122 ans à tenir ainsi ce rang prestigieux et très convoité. Son exposition Viva Arte Viva tranchait par sa sensibilité farouche, son érudition d'humaniste et son goût du beau qui soigne et répare, envers et contre tout. Le recours à l'actualité avait plutôt été le réflexe de ses prédécesseurs, notamment celui d'Okwui Enzewor, le directeur américano-nigérian du Haus der Kunst de Munich, qui organisa la Biennale 2015 autour de la guerre, de la lutte des classes et du colonialisme. «Conservateur du patrimoine en chef au Musée national d'art moderne du Centre Pompidou depuis 2000 après avoir été inspectrice chargée de la création artistique au sein de la délégation aux Arts plastiques du ministère de la Culture en 1995, Christine Macel a conçu pour celui-ci de nombreuses expositions. Qu'elles soient collectives, comme Dionysiac en 2005 et Danser sa vie en 2011, ou monographiques - Sophie Calle en 2003, Gabriel Orozco en 2009 et Anri Sala en 2012 -, ses expositions reflètent «une approche pluridisciplinaire, engagée et audacieuse», se félicitait déjà le ministère de la Culture, en mai dernier sur son site. Des îles Gilbert au Nigeria La 57e Biennale de Venise a rassemblé 120 artistes dans sa grande exposition thématique, censée donner au monde à la fois un état des lieux et l'air du temps. Partagée entre le Pavillon international aux Giardini et dans le corps central si magnifique de l'Arsenal, elle comptait 86 participations nationales. Trente dans les pavillons nationaux disséminés dans les Giardini (particulièrement remarqué, celui de la Suisse avec le film du couple Teresa Hubbard-Alexander Birchler sur l'artiste américaine Flora Mayo qui étudia à Paris dans les années 1920 et fut la maîtresse d'Alberto Giacometti), 23 autres dans les espaces de l'Arsenal et 33 éparpillés au gré des lieux patrimoniaux de la Cité de Venise. Trois pays y participaient pour la première fois: Antigua-et-Barbuda, les Kiribati et le Nigeria. Trois pays étaient revenus après une longue absence: la Bolivie, dont la dernière participation remontait à 1996, Malte, absente depuis 1999, et la Tunisie, dont la seule et unique participation remontait à 1958. Les 68 «Tables ouvertes», lieux éphémères de débats et d'échanges impromptus, ont réuni 87 artistes (de 24 nationalités) et environ 2100 invités. L'initiative était pourtant risquée dans le flux trépidant d'un pareil événement. Sur les 615.000 visiteurs de la Biennale, 45% étaient italiens, 55% étrangers dont la majorité venait d'Allemagne, de France, d'Autriche, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Les jeunes et les étudiants représentent 31% du public; ceux venus en groupes en représentaient 15% . Quelque 28 900 adultes et groupes adultes ont opté pour des visites guidées de ce cru 2017. Les réseaux sociaux ne sont pas étrangers à ce boom de la fréquentation. La page Facebook de la Biennale compte 319 770 fans et a crû de près de 10% depuis son ouverture en mai. Le compte Twitter, suivi par 7 084 000 «followers» (contre 452 000 en novembre 2015), a enregistré 56 400 nouveaux abonnés depuis mai 2017. Enfin, son compte Instagram, réseau particulièrement prisé des artistes, est suivi par 185.478 «followers» (contre 28 700 le 22 novembre 2015), dont près de 50 000 se sont enregistrés depuis l'ouverture de cette biennale 2017 historique.