Après l'enquête de la chaîne étrangère CNN sur le trafic d'êtres humains en Libye, des images choquantes qui prouvent qu'en 2017, il y a eu vente d'esclaves. Un dossier qui a choqué la scène internationale, l'Algérie n'est pas restée, de son côté, muette à ce sujet. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a déclaré avant-hier, en marge du 5ème sommet Union africaine- Union européenne qui se tenait dans la capitale ivoirienne. Le Chef de l'Exécutif qui représentait le président de la République, Abdelaziz Bouteflika aux travaux de ce sommet a estimé que « la Libye est victime de ce crime survenu sur son territoire déchiré et secoué par une crise dont chacun ici se remémore l'origine », faisant observer que «cela nous interpelle tous ensemble pour redoubler d'efforts en vue du règlement de cette crise, dans la préservation de l'unité, la souveraineté et l'intégrité de la Libye». Evoquant l'Algérie, Ouyahia a indiqué que «confronté à une situation inédite par son ampleur, mon pays, le plus exposé aux flux migratoires au Maghreb en raison de sa stabilité au plan sécuritaire et de sa dynamique économique, y fait face en mobilisant ses seuls moyens matériels et financiers, toujours plus importants, tout en demeurant animé de considérations humanitaires et de solidarité . Il a expliqué que c'est dans cet esprit que l'Algérie a mis en place un dispositif juridique permettant aux migrants de séjourner sur son territoire et d'accéder, de manière indiscriminée, aux soins de santé, à la scolarité gratuite et même au marché de l'emploi. Il a ajouté que l'Algérie s'est aussi dotée d'un dispositif socio-économique de nature à favoriser une meilleure prise en charge des jeunes candidats à la migration irrégulière. En parallèle, l'Algérie « consent des efforts notables en matière de prévention et de lutte contre l'immigration irrégulière à travers la consolidation du dispositif de surveillance de ses frontières et de ses côtes et la réadaptation régulière des plans de prévention et de lutte aux modes opératoires des réseaux de passeurs », a relevé le Premier ministre dans son intervention. Il a également fait savoir, qu'à ces actions s'ajoutent « la concertation que l'Algérie se fait un devoir d'entretenir avec les pays d'origine de son voisinage, notamment le Niger et le Mali, pour organiser le rapatriement de leurs ressortissants en situation irrégulière de la manière la plus humaine possible, en tenant dûment compte des contraintes qui sont les leurs mais aussi des considérations d'ordre public qui se posent avec acuité à mon pays ». L'ampleur de la crise migratoire en Méditerranée conforte notre conviction quant à « la nécessité d'œuvrer à l'endiguement de ce fléau par une stratégie holistique qui tienne compte des causes profondes à prendre en charge pour lutter efficacement et durablement contre ce phénomène », a recommandé M. Ouyahia. Il s'agit, a-t-il expliqué, en premier lieu de « prévoir et régler les conflits armés, de poursuivre le combat contre le terrorisme et la criminalité organisée, et d'apporter l'aide au développement en s'engageant sérieusement sur la voie de l'investissement, de la croissance et de la création d'emplois». Il s'agit aussi, a poursuivi le Premier ministre, de « lutter avec efficacité et fermeté contre la traite des personnes, les réseaux de passeurs et toutes les formes de violences exercées contre les migrants, ainsi que les plus vulnérables d'entre eux, les femmes et les enfants ». Pour Ouyahia, le thème sensible de la migration et la jeunesse, témoigne de « l'intérêt cardinal que les pays africains et européen attachent à cette problématique d'ensemble et à « la nécessité de lui apporter un traitement approprié et à la mesure des attentes ». « Parce que le drame de la migration affecte en premier lieu la jeunesse, frange la plus fragile et la plus exposée de nos sociétés, nous sommes tous aujourd'hui interpellés par l'impérieuse nécessité de conjuguer nos efforts pour mettre fin à ce drame», a-t-il recommandé. Il a estimé que « le rôle des Pouvoirs publics de nos sociétés doit consister en une action globale et soutenue avec une prise en charge de la jeunesse et de ses aspirations et ses ambitions à assumer et réaliser ses projets , ajoutant que cette jeunesse doit se sentir partie prenante des mutations qui interviennent dans nos sociétés au triple plan politique, économique et social ».