En marge d'une visite effectuée dans la wilaya de Biskra, au cours de laquelle il a assisté à l'ouverture du Salon international des dattes, et en réponse à la question des journalistes, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a donné des éclaircissements à propos de l'augmentation du prix de la baguette de pain constatée par les consommateurs. Il existe de «rares cas» au niveau de certaines wilayas où quelques boulangeries ont procédé de manière «spontanée» à une augmentation du prix de la baguette de pain, a-t-il précisé, assurant que l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) «n'a pas initié cette hausse». Le ministre, dont les propos sont rapportés par l'APS, a fait état de l'existence de «contacts permanents avec cette organisation professionnelle pour trouver des solutions adéquates au problème relatif à la tarification du pain sans passer par une augmentation du prix». Il a fait savoir «qu'un dossier relatif au prix du pain est actuellement à l'étude au niveau du gouvernement, afin de trouver une solution pour éviter de recourir à une augmentation du prix». A Bouira, en rapport avec ce problème, Mustapha Mihoubi, chef de service de contrôle des pratiques commerciales à la direction locale du commerce, cité par l'APS, a fait savoir que «les boulangers ayant augmenté le prix du pain à 15 dinars dans la wilaya de Bouira, au nombre de 40, sont poursuivis en justice. Ils ont reçu hier, leurs procès verbaux». «L'augmentation, qu'a connue ces derniers jours la baguette de pain (à Bouira) est illégale et anarchique, et ses auteurs sont tous poursuivis en justice», a-t-il encore précisé. Depuis quelques jours, la baguette de pain se vend à 15 dinars à travers plusieurs régions de la wilaya de Bouira, une hausse subite ayant soulevé les inquiétudes et la colère des citoyens. Des boulangers ont annoncé cette augmentation unilatérale par de simples affiches collées aux mûrs, suscitant une véritable polémique autour du sujet. L'augmentation est motivée par le «recul» de la marge bénéficiaire des boulangers qui estiment que c'est une des causes de l'insuffisance des boulangeries dans certaines wilayas, notamment à Alger. Le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB, dont 18.000 adhérents, affiliée à l'UGCAA), Youcef Kalafat, a indiqué récemment à l'APS que le nombre des boulangeries à Alger a baissé sensiblement au cours des quatre dernières années, passant de 1.400 à 630 boulangeries. Il a expliqué que ce recul par est dû à «la hausse» des prix des matières premières, de la facture d'électricité et du gaz et les cotisations de la sécurité sociale, qui «pèsent sur les boulangers», outre la «baisse» de la marge bénéficiaire des boulangers par rapport à ce que gagnent les propriétaires des superettes qui vendent du pain. Par ailleurs, et concernant toujours le dossier du pain, il y a lieu de rappeler que, rien que pour 26 communes de la wilaya d'Alger, on estime à plus de 4 tonnes, «la quantité de pain qui a été collecté avec les déchets ménagers durant le dernier ramadhan, ce qui est un signe d'une prise de conscience des consommateurs» qu'il ne faut acheter que ce qui peut être consommé. Il y a une baisse du phénomène du gaspillage de cette denrée, selon les indications données par l'entreprise Netcom qui avait enregistré durant le dernier ramadhan, une diminution de la quantité de pain parmi les déchets collectés par rapport à l'année précédente. Le travail de sensibilisation fait par l'UGCAA semble donner ses fruits.