Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a appelé tous les enseignants universitaires, «quelle que soit leur appartenance syndicale», à observer trois journées de protestation avec arrêt des tâches pédagogiques, à compter de ce dimanche, pour, lit-on à travers un communiqué de cette structure syndicale, dénoncer ce que les rédacteurs du document, qualifient de «vaines tentatives d'achever le CNES». Après avoir tenté de créer un conflit imaginaire au cœur du syndicat, les responsables sont aujourd'hui passés à une autre stratégie pour faire taire les enseignants et syndicalistes qui dénoncent la gestion chaotique des universités algériennes par la tutelle, lit-on à travers ce communiqué signé par Abdelmalek Azzi, coordinateur national du CNES. «Nous dénonçons aujourd'hui les décisions prises par certains recteurs d'université contre quelques enseignants qu'ils ont menacés, réprimés et même licenciés», poursuit le document. Le CNES, poursuit le communiqué, déplore «les vaines tentatives» qui ciblent tous les enseignants et les syndicalistes qui osent dénoncer la corruption et la mauvaise gestion à l'université, ainsi que l'échec de la tutelle à gérer un secteur très important comme celui de l'enseignement supérieur. Le syndicat dénonce, également, les harcèlements que font subir certains recteurs aux enseignants et syndicalistes. Les rédacteurs du document font, en effet, cas de diverses atteintes aux enseignants, dont l'agression des enseignants de Sciences Po à la faculté d'Alger 3, le licenciement de l'enseignant en sciences économiques Mokhtar Benguia, de l'université Alger 3, en octobre dernier, celui de Rouabeh Zoheir, de l'université de Bordj Bou-Arréridj, et Cherifi Cherif de l'université de Naâma, tous, observent-ils, syndicalistes du CNES. Le syndicat, déchiré entre deux ailes, dont chacune proclame sa légitimité, déplore, en outre, le recours de certains recteurs à la justice pour intimider les coordinateurs des sections syndicales, citant le cas du coordinateur de la section Alger 3, Rezig Mohammed. Comme il déplore l'exclusion du syndicat des différentes réunions de la tutelle avec les partenaires sociaux en prétextant le conflit interne de leadership du CNES. Le syndicat s'insurge également contre l'interdiction, par les recteurs, du rassemblement des sections syndicales, ce qui, aux yeux des rédacteurs du document, représente «une flagrante atteinte» à un droit constitutionnel, l'exercice du droit syndical. «Des interdictions prétextées par une lettre du chef de Cabinet du ministre, qui nous demande de geler nos activités syndicales, une demande très surprenante, qui avait pour objectif d'inciter les recteurs à entraver le travail des sections.»