« Nous avons signifié au ministre de l'Enseignement supérieur qu'avant toute discussion avec la tutelle, il faudra d'abord lever les sanctions prises contre nos collègues enseignants de Sidi Bel Abbès et de Constantine. Je suis heureux que notre doléance ait été acceptée. Concernant les problèmes vécus par la profession, nous sommes heureux que le ministre ait exprimé sa volonté de les régler. » Et ce avec la promesse de nous rencontrer prochainement », a déclaré, hier, le coordinateur national du Syndicat des enseignants du supérieur (CNES), Ali Boukaroura, au sortir d'une réunion avec Rachid Harraoubia. Tant attendue, la rencontre d'hier, qui a eu lieu au moment où certains établissements sont en grève depuis le 13 mai, a été qualifiée par le CNES de pas « positif ». « Les points relatifs à la liberté syndicale, aux salaires, au statut particulier et au logement ont été passés en revue », dira Ali Boukaroura. Et de reconnaître qu'aucune décision n'a été prise lors de cette audience. « Nous nous reverrons très prochainement. Le CNES privilégie le dialogue avant tout autre forme de revendication », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « Nous patienterons encore quelque temps. Le CNES attend depuis près de 10 ans la concrétisation du statut de l'enseignant. Nous sommes fatigués des promesses non tenues. » Pour ce qui est de la grève, le coordinateur national dira que son organisation « n'est point concernée ». « Que chacun assume ses responsabilités », dit-il, allusion aux régions « rebelles » (Centre et Ouest, notamment). « Il y a une minorité qui prétend avoir la tutelle sur l'organisation (ndlr : CNES). Le conseil national a pris une décision souveraine, le 17 mai dernier, consistant à faire remplacer certains membres par d'autres », signale-t-il, en allusion aux deux coordinateurs nationaux adjoints (Centre et Ouest), Farid Cherbal et Mustapha Mechab. Il faut dire que les deux responsables « remerciés » se considèrent toujours comme dirigeants régionaux du CNES. En témoigne les communiqués, rendus publiques quasi-quotidiennement, par la région centre, qui portent la griffe de Farid Cherbal. Celui d'hier faisait ressortir que les examens prévus le 21 mai (hier) au niveau des universités « grévistes » ont été bloqués. Selon le document, il est fait mention de de Jijel, de Constantine, de Boumerdès, de l'Ustoran, de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU) d'El Harrach, de l'Ecole normale supérieure de Bouzaréah (ENS). « Les examens ont été bloqués à cause de la grève ouverte des enseignants du supérieur », lit-on. Le même document fait par ailleurs état d'une agression perpétrée, hier, contre un enseignant « gréviste » à Boumerdès. Il s'agit de Arab Abdelaziz, enseignant à la faculté des sciences sociales, membre de la section CNES-Boumerdès. Selon le communiqué, le syndicaliste a été agressé par les agents de sécurité de l'université de Boumerdès à l'entrée du département des sciences commerciales. « La coordination de la région centre dénonce énergiquement cette agression physique contre Arab Abdelaziz et incombe l'entière responsabilité à Mlle Kesri Razika, rectrice de l'université de Boumerdès. Elle appelle par ailleurs les enseignantes et les enseignants en grève à organiser des marches dans les campus pour dénoncer cette agression contre notre collègue », relève le communiqué, signé par Farid Cherbal, coordinateur national adjoint du CNES chargé de la région centre.