Le syndicat estime que "les dépassements qu'il a commis sont de nature à susciter l'explosion de la situation à l'université". Les enseignants du supérieur de l'université d'Alger 3, affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), ne décolèrent pas. Après une année universitaire qui s'est achevée sur des incidents et bras de fer avec le rectorat, notamment "des agressions et répressions dont ils ont fait l'objet physiquement et moralement", ils font état de la suspension de ses fonctions d'un délégué syndical, chargé de communication du Cnes, membre du bureau du syndicat et enseignant de la faculté des sciences économiques de son état. Le syndicat qui croise le fer, de nouveau, avec le recteur, accuse ce dernier d'user "de prétextes fallacieux destinés à entraver l'exercice syndical" en infligeant à l'enseignant en question la mesure disciplinaire, sans avoir observé les règles de droit en la matière, qui exigent de s'en remettre à la direction nationale du syndicat. D'ailleurs, la section du Cnes s'interroge sur "les motivations réelles et préjugés dangereux qui campent derrière ces pratiques irresponsables, immorales et illégales utilisées par le recteur de l'université". "Ces pratiques dangereuses ont donné à l'université, et à travers elle, à la tutelle et aux autorités du pays, une image triste et effrayante aux yeux de la famille universitaire en particulier et du peuple algérien en général, qui a fait perdre l'espoir d'une amélioration des conditions de travail sous le règne de ce recteur et de ceux qui le protègent", indique le Cnes dans un communiqué. En alertant contre "le danger de ce recteur sur la sécurité des enseignants, de leurs biens et sur l'avenir de l'université", le syndicat estime que "les dépassements criants qu'il a commis sont de nature à susciter l'explosion de la situation à l'université". Aussi, un appel est lancé en direction de la tutelle pour "assumer entièrement sa responsabilité en réhabilitant les enseignants qui sont touchés dans leur dignité le 16 février dernier, sur ordre du recteur et de ses adjoints". Le communiqué de la section syndicale de l'université d'Alger 3, dont une copie a été adressée aux hautes autorités du pays, rappelle en outre, une série de dépassements notamment les agressions physiques et morales dont ont été l'objet les enseignants sous l'impulsion du recteur, durant l'année universitaire écoulée. À commencer par "l'interdiction faite aux enseignants d'exercer librement leur droit syndical par l'usage de la violence contre eux par le biais des ‘baltaguis' et l'instigation de certains agents de sécurité pour user de la violence contre les enseignants et les humilier au vu et au su de tout le monde", l'instrumentalisation d'étudiants appartenant à certaines organisations estudiantines pour agresser des enseignants, à l'instar de ce qui s'est produit lors de la restructuration du Cnes le 16/02/2017 à la faculté des sciences politiques et des relations internationales, et l'incitation d'agents de sécurité pour user de la violence contre les enseignants à Kharrouba, le jour même du renouvellement de la section du Cnes. Suite à ce grave précédent, le syndicat de l'université d'Alger 3 accuse le recteur de faire en sorte que les étudiants agresseurs ne soient pas traduits devant les conseils de discipline en dépit des rapports signés par une centaine d'enseignants, de ne pas se constituer partie civile devant la justice et de déposer plainte contre les enseignants syndicalistes les accusant de diffamation, bien qu'ayant été disculpés dans d'autres affaires. AMAR R.