Le Cnes a décidé de recourir à la grève pour défendre la dignité de l'enseignant universitaire. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a appelé les enseignants "quelle que soit leur appartenance syndicale" à observer trois journées de protestation avec l'arrêt des tâches pédagogiques les 17, 18 et 19 décembre, afin, explique-t-il, de protester contre les "dépassements" dont sont victimes les enseignants et leurs représentants. Dans le communiqué sanctionnant les travaux de son Conseil national, réuni le 9 décembre dernier à Alger, afin de débattre de "la situation chaotique" que vit l'université algérienne, le Cnes a, en effet, fait état de "dépassements d'une gravité jamais égalée par le passé, même durant la période du parti unique" et dénoncé "des pratiques policières contre les enseignants et leurs représentants". D'où la décision de recourir à ces trois jours de protestation afin de "défendre la dignité de l'enseignant universitaire". La même source explique qu'"après les vaines tentatives pour achever notre syndicat, voilà qu'on assiste aujourd'hui à un nouveau plan qui cible tous les enseignants et les syndicalistes qui osent dénoncer la corruption et la mauvaise gestion à l'université, ainsi que l'échec de la tutelle à gérer un secteur très important comme celui de l'enseignement supérieur". Ainsi, le Conseil national dénonce "les harcèlements que font subir certains recteurs aux enseignants et syndicalistes : provocations, intimidations, licenciements et poursuites judiciaires". Et le syndicat de citer trois exemples : "Licenciement injuste de Bengouia Mokhtar, membre du conseil national, Rouabah Zohir, secrétaire national, et Chérifi Chérif, coordinateur de la section Cnes de Naâma." Il s'agit, également, du "recours de certains recteurs à la justice pour intimider les coordinateurs des sections", en citant "les plaintes déposées contre Berrah Khaled, coordinateur de la section de Tébessa, et Bekkari Belkheir, coordinateur de la section d'Ouargla", mais aussi "le cas le plus étonnant est celui du recteur de l'université Alger 3 qui a déposé au moins cinq plaintes contre nos syndicalistes : le coordinateur de la section Alger 3, Rezig Mohammed, et les membres de la section, nous citerons aussi le cas de Halim Aboura, responsable syndical à l'université de Mascara". Et, enfin, l'"interdiction par les recteurs du rassemblement des sections syndicales, ce qui représente une flagrante atteinte à l'exercice du droit syndical, pourtant garanti par la Constitution algérienne". Lesquelles interdictions sont "prétextées par une lettre du chef de cabinet du ministre qui nous demande de geler nos activités syndicales, une demande très surprenante qui avait pour objectif d'inciter les recteurs à entraver le travail des sections", lit-on, en outre, sur le communiqué signé de la main d'Abdelmalek Azzi, le coordonateur national du conseil syndical du Cnes. A. R. [email protected]