Selon des spécialistes de la santé à Constantine, la stratégie de rattrapage de vaccination des élèves en milieu hospitalier contre la rougeole et la rubéole (RR) connait une «entame réussie» avec une «meilleure adhésion» de la part des parents encouragés par une large campagne de médiatisation et sensibilisation au niveau national. Contrairement à la campagne lancée en mars dernier, jugée chancelante dans les établissements scolaires, la vaccination «RR» en cours actuellement dans les structures de santé de proximité de la wilaya de Constantine se déroule dans un climat serein, et ce, grâce à une meilleure médiatisation et sensibilisation. Cette campagne érigée dans le cadre du programme national visant l'éradication de ces deux affections, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), s'étalera entre le 21 décembre 2017 et le 7 janvier 2018. De l'avis des spécialistes de la santé qui font état d'une meilleure adhésion de la part des parents, cette campagne connait pour le moment un début satisfaisant. Cela dit, des campagnes de sensibilisation sont organisées, dans ce but, au niveau de toutes les structures de santé de proximité pour informer et sensibiliser les parents d'élèves quant à l'importance de ce vaccin, tout en appelant tous les professionnels du secteur, les associations des parents d'élèves, à s'impliquer en vue d'assurer une vaccination optimale contre ces deux maladies. Ainsi, selon le Dr Fahima Sghirou, responsable du service de prévention au sein des services de la direction de la santé (DSP) de la wilaya de Constantine, «au cinquième jour de cette campagne, lancée dans le cadre du nouveau calendrier vaccinal mis en place par le ministère de la Santé, on a enregistré 2.646 élèves vaccinés sur un total de 187 929 élèves des paliers du primaire et du moyen». En outre, cette campagne qui vise à renforcer l'immunité des élèves des cycles primaire et moyen contre la rougeole et la rubéole, dont la tranche d'âge est la plus exposée à ces maladies virales, est assurée, selon cette même responsable, par 70 équipes médicales réparties sur 40 centres de vaccination. Selon elle, les parents sont davantage en confiance cette fois-ci, contrairement à la campagne initiée au mois de mars 2017 au niveau des établissements scolaires, quasiment boudée par les parents d'élèves, puisqu'elle s'était soldée, précise-t-elle, par la vaccination d'un effectif de 2.866 élèves uniquement. Côté parents, certains confient avoir vacciné leurs enfants sans se poser de questions, d'autres affirment avoir préalablement demandé l'avis d'un pédiatre avant le vaccin. A ce sujet, Fatima Zohra, qui fait partie de ceux qui ont vacciné leurs enfants sans hésitation, déclare : «J'ai préféré vacciner ma fille de 9 ans et mon fils de 13 ans le premier jour de la campagne de vaccination, juste après avoir récupéré les relevés de notes afin que mes enfants puissent profiter de leur congé hivernal, car nous avons programmé de passer les vacances scolaires chez mes parents qui habitent dans la wilaya de Jijel.» Quant à Salima, mère de deux garçons de 8 ans et 11 ans, le fait de vacciner ses enfants dans une structure de santé de proximité est plus rassurant qu'un établissement scolaire, évoquant, à ce propos, la polémique suscitée par ce nouveau vaccin en mars dernier. Cela dit, et bien qu'ils soient nombreux à vacciner leurs enfants, certains parents sont plus récalcitrants et expriment encore des craintes au sujet d'éventuels effets secondaires ou allergie pouvant être provoqués par le vaccin. A l'image de Noureddine M., un père de 5 enfants, dont 3 sont concernés par la vaccination et qui refuse, pour le moment, l'idée de soumettre sa progéniture à ce double vaccin, par peur, dit-il, qu'ils réagissent mal au produit. «C'est psychologique, la décharge exigée par les directeurs d'établissements en mars 2017 comme préalable à la vaccination a créé un véritable frein en moi à ce sujet, j'attends de voir comment les choses évoluent, j'ai encore le temps pour prendre une décision d'ici le 7 janvier prochain», affirme-t-il avouant, à l'occasion, être pour le moment dans l'expectative. Pour leur part, des spécialistes de la santé rassurent qu'aucune réaction provoquée par le vaccin contre la rougeole et la rubéole inoculé depuis le début de la campagne n'a été signalée, précisant, à cet effet, que ce vaccin a été avalisé par l'institut Pasteur d'Alger. Dans ce sens, Rabie Oualbani, directeur de l'établissement public de santé de proximité (EPSP) Mentouri-Bachir, a estimé que l'opération se déroule le plus normalement possible, et ce, en dépit de la crise de confiance générée, il y a quelques mois par l'affaire de la décharge parentale, se disant confiant quant à la réussite de cette campagne de vaccination. Enfin, faut-il préciser que la rubéole est une infection virale, généralement bénigne, survenant le plus souvent chez l'enfant entre 5 et 9 ans, mais qui peut provoquer de graves malformations congénitales lorsque les femmes en sont infectées au début de leur grossesse. Pouvant être couplé à la rougeole, la rubéole repose sur la vaccination, pour éviter la mort du fœtus ou le risque de graves atteintes fœtales chez la femme enceinte et doit être pratiquée chez tous les enfants. Dans ce contexte, l'OMS recommande d'accélérer l'intégration du vaccin anti-rubéoleux dans les programmes nationaux de vaccination, afin d'enregistrer des progrès dans la lutte contre la rubéole et diminuer au maximum le syndrome de rubéole congénitale pouvant entraîner chez les enfants atteints, une déficience auditive, des malformations oculaires et cardiaques et d'autres maladies dont ils souffriront toute leur vie.