Le Président Trump aurait donné son accord pour un plan de partition des territoires palestiniens occupés qui propose l'annexion de la Cisjordanie occupée et la bande de Ghaza à l'Egypte et à la Jordanie, selon les révélations de son ancien conseiller, Steve Bannon, rapportées jeudi par CNN. Dans un livre à paraître le 9 janvier, dont des extraits sont rendus au fur et à mesure publics par CNN, Steve Bannon a affirmé que le président Trump adhérait totalement à ce plan proposant, entres autres, la partition de ces deux territoires palestiniens entre l'Egypte et la Jordanie. L'ouvrage intitulé «feu et fureur à l'intérieur de la Maison Blanche de Trump» (Fire and Fury : Inside the Trump White House) s'appuie sur plusieurs entretiens avec Steve Bannon et fait la lumière sur les circonstances ayant entouré la prise de décision d'autoproclamer al-Qods occupé comme capital d'Israël. L'auteur, Michael Wollf, a affirmé que Steve Bannon a fait ces révélations durant un dîner à New York avec l'ancien président de Fox News, Roger Ailes. La rencontre s'est tenue le 3 janvier de l'année dernière en pleine transition à la présidence des Etats-Unis et à deux semaines de l'investiture de Trump. Lors de ce dîner, Steve Bannon a annoncé le plan d'action immédiat de la Maison Blanche de déplacer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à la Ville sainte. «Dés le premier jour (de la prise de fonction de Trump) nous déplacerons l'ambassade américaine à (al-Qods), Netanyahu est éreinté, Sheldon est éreinté», a confié l'ancien chef de la stratégie de la Maison Blanche. Sheldon Adelson, un magnat des casinos pro-israélien, avait contribué au financement de la campagne présidentielle de Trump. «On sait où on va sur cette (question), que la Jordanie prenne la Cisjordanie, que l'Egypte prenne Ghaza, laisser les s'en occuper ou sombrer en essayant», a-t-il dit. Lorsque l'ancien président de Fox News a demandé à Bannon qu'elle fût la position de Trump sur ce plan, il a répondu que le président «adhérait totalement» à cette proposition. En décembre, Trump a mis à exécution une partie de ce plan en proclamant al Qods occupé capitale d'Israël au mépris des réactions de toute la communauté internationale. Le livre suscite déjà la colère du président Trump, accusant Bannon d'avoir «perdu la raison». Ses avocats ont demandé jeudi sa non publication évoquant «des comptes rendus faux et sans fondements». L'OLP condamne «l'attitude» des Etats-Unis Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erekat, a «vivement critiqué» jeudi «l'attitude» des Etats-Unis sur le statut final d'El Qods occupée, a rapporté l'agence de presse palestinienne WAFA. Dans un communiqué publié par WAFA, M. Erekat a déclaré que «le gouvernement américain s'embarque en réalité sur une nouvelle voie : l'imposition de solutions aux Palestiniens et l'abandon des dossiers concernant El-Qods et les réfugiés tout en maintenant la situation comme elle est, de sorte à favoriser l'occupation israélienne». «Sans El-Qods, il ne nous restera rien en tant qu'Arabes», a-t-il mis en garde, appelant les pays arabes à appliquer la résolution 1980 du sommet de la Ligue arabe, qui appelle ses membres à rompre leurs relations avec les Etats qui transfèrent leurs ambassades à El-Qods occupée. Les prochaines réunions de la Ligue arabe, qui se tiendront samedi prochain à Amman, en Jordanie, discuteront de l'activation de la résolution sur le boycott, a-t-il indiqué. La décision américaine de considérer d'El Qods comme capitale d'Israël avait provoqué la colère des Palestiniens et soulevé une vague de critiques dans le monde. Le Parlement de l'occupant israélien a adopté mardi un projet de loi visant à compliquer le passage sous souveraineté palestinienne de certaines zones d'El-Qods dans le cadre d'un futur accord de paix. Elle permet de modifier la définition «municipale» d'El-Qods, certains secteurs de la ville pouvant ainsi «être déclarés comme des entités séparées». L'adoption de cette loi intervient quelques jours après le vote du comité central du Likoud le parti du premier ministre Benjamin Netanyahu d'une résolution appelant à l'annexion des colonies de Cisjordanie occupée.