Le statu quo en Libye n'est pas tenable, a prévenu le représentant spécial du secrétaire général pour ce pays, Ghassan Salamé, qui a rappelé au Conseil de sécurité la persistance de la violence malgré des signes encourageants d'amélioration, selon un communiqué publié mercredi par l'ONU. Récemment, une importante cargaison d'explosifs a été saisie par des garde-côtes grecs, en dépit de la sévérité de l'embargo sur les armes pourtant en vigueur en Libye. "Une arme de plus dans un pays où en circulent déjà 20 millions est une arme de trop", a résumé M. Salamé, qui est également le chef de la Mission des Nations Unies pour la Libye (Manul). Au cours du mois écoulé, des affrontements ont éclaté près de la frontière avec la Tunisie entre des forces affiliées à deux communautés rivales, tandis que la zone à l'est de Tripoli reste un point chaud et que les tensions sont vives autour de Derna, a-t-il précisé. "Des hommes, des femmes et des enfants continuent d'être tués ou blessés lors de tirs croisés et d'attaques aveugles, les groupes armés se livrant à des affrontements dans des zones résidentielles", a déploré le représentant spécial. Dans ce contexte sécuritaire à hauts risques, M. Salamé a estimé que le "Plan d'action des Nations Unies en vue de la reprise d'un processus politique sans exclusive pris en main par les Libyens" fournissait la feuille de route idoine pour rétablir la stabilité dans le pays et mettre en oeuvre l'Accord politique libyen. Mais la transition en cours ne prendra fin qu'avec l'adoption d'une Constitution, dont le texte préparé par l'Assemblée constituante fait actuellement l'objet d'un examen juridique, a souligné le haut fonctionnaire. De ce cadre constitutionnel et de législations adéquates dépendent la tenue d'élections crédibles plus tard cette année et la formation d'un gouvernement en mesure de répondre aux attentes des citoyens. M. Salamé s'est toutefois félicité des avancées réalisées dans l'actualisation des listes électorales.