Tous les experts en économie sont convaincus que l'Algérie est entrain de tourner la page du modèle économique qui a jusque-là freiner son entrée dans le club des pays émergeants. La Banque Mondiale a proposé aux autorités algériennes de contribuer à soutenir la mise en œuvre du nouveau modèle économique qu'Ouyahia s'attèle à concrétiser dans les faits. La partie n'est pas gagnée à l'avance, en dépit des mesures prises pour limiter des importations, qui n'auront dans la réalité diminuées que de 0,14%, ce qui n'a pas eu d'effets significatifs sur la balance des comptes courants. La croissance n'est venue encore une fois que du secteur des hydrocarbures. Les déficits restent persistants, et les exportations hors hydrocarbures insignifiants, avec 2,8% contre 4% au cours de l'année 2016. «Ce ralentissement de la croissance», selon la Banque Mondiale enregistré durant «le second semestre de 2017 et en 2018» se poursuivra «tant que les mesures d'assainissement des finances ne réintègreront pas les équilibres indispensables». En conséquence, prévoit la Banque Mondiale, la «croissance du Produit intérieur brut (PIB) devrait s'établir à 2,2% pour l'année 2017 et peinera à franchir ce seuil de 2% en 2018/2019». Quoique réduits, les déficits avec une croissance timide, et des «entrées de capitaux limités», des réserves bien qu'encore importantes diminuent rapidement observe la BM. Cette crise que traverse les finances publiques aura des répercussions négatives tant que les ajustements budgétaires ne seront pas concluants, pour inverser une courbe du chômage qui a gagnée 2 points s'établissant désormais à 12% de la population active d'après l'Office nationale des statistiques. Les réformes envisagées par le nouveau modèle de croissance pour rendre l'Algérie plus attractive, se feront dans la douleur tant que les dogmes structurels composant le tronc de notre économie se perpétueront. L'Algérie jalouse de son indépendance économique, en refusant les financements externes, devra nécessairement pour paraphraser Bouteflika qui tient «à sauvegarder nos principes dans la conduite du développement économique et social, en particulier la préservation de notre autonomie de décision, et nos équilibres sociaux», ...»sne sacrifieront pas les principes de justice sociale, et de solidarité nationale qui ont toujours guidé notre action. Le Président Bouteflika a considéré que tous les secteurs d'investissement sont prioritaires lorsqu'ils contribuent à la diversification économique, à la substitution aux importations, au développement des exportations hors hydrocarbures, à l'innovation et à la création d'emplois durables. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, dans son interview accordée à Oxford Business qu'il publie dans son rapport 2017 : que la priorité est de «stabiliser» le cadre juridique de l'investissement privé et d'assainir le climat des affaires pour donner plus de visibilité et de confiance aux investisseurs, qu'ils soient nationaux ou étrangers.