Dans sa démarche visant la formation d'une main d'œuvre qualifiée au diapason des nouveaux besoins du marché du travail, une attention particulière est désormais accordée, par la direction de la formation et de l'enseignement professionnels à Chlef, au mode de formation par apprentissage, comparativement aux modes résidentiel et de formation à distance, en application des orientations de la tutelle prescrivant l'affectation des deux tiers des offres de formation à ce mode. En application de cette stratégie, un taux de plus de 60% des offres proposées à la formation, au titre de la prochaine rentrée professionnelle de févier, a été affecté au mode de formation par apprentissage, soit 3.164 places pédagogiques, contre 1.155 places en mode résidentiel, a-t-on appris du responsable du secteur Hakim Azzerouk Ezzerraimi. Le même responsable, a observé que cette «prépondérance» du mode par apprentissage, est aussi le résultat de «prospections réalisées avec les partenaires économiques et les maîtres d'apprentissage pour satisfaire les besoins du marché», soulignant, dans ce sens, que c'est un mode de formation «stratégique», au vu des avantages qu'il offre en termes de main-d'œuvre qualifiée notamment. M. Ezzerraimi a fait part, à ce propos, de la présentation prochaine pour adoption, devant l'Assemblée populaire nationale (APN), de l'avant-projet de loi relatif à l'apprentissage visant la refonte et l'adaptation du système de formation professionnelle aux besoins de l'économie nationale, et la facilitation de l'insertion des jeunes diplmés du secteur dans le monde du travail. Toujours au titre de cette démarche, le ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Mohamed Mebarki, avait estimé dans une intervention dans la presse cette semaine que ce type de formation (par apprentissage) était «un mode adapté aux normes mondiales», rappelant que les entreprises économiques sont tenues, par la loi, d'employer un nombre de stagiaires (suivant leurs capacités). Des examens standards et des groupes homologués pour promouvoir le mode par apprentissage Dans une perspective de garantir une meilleure formation possible aux apprentis du secteur, la direction de la formation professionnelle de Chlef a scindé la wilaya en sept circonscriptions, avec la création de groupes dits homologues. Une stratégie qui a permis, selon ses concepteurs, «d'éviter l'absence des stagiaires et de leur assurer un programme théorique complémentaire aux cours appliqués, qui leur sont enseignés tout au long de la semaine». Le responsable de la formation professionnelle de la wilaya a, également, signalé une «standardisation des examens», dans l'objectif, a-t-il dit, d'appliquer le programme de formation fixé, parallèlement aux efforts pour hausser niveau des apprentis, qui ont fait montre, lors de session précédentes, d'un «potentiel énorme, ayant permis leur intégration dans un nombre d'entreprises économiques», a-t-il assuré. L'accompagnement des maîtres d'apprentissage par une mise à niveau permanente de leurs connaissances, en plus de leur implication dans la proposition des offres et des nouvelles spécialités de formation «est l'autre facteur à la base de la réussite de la nouvelle stratégie fixée pour le mode de formation par apprentissage», a ajouté M. Ezzeraimi. Concernant les avantages de ce mode de formation, Samir Annani, maître d'apprentissage au CFPA de Boukadir, a souligné la «prédominance» dans ce mode de formation de l'aspect «pratique» par rapport à la théorie. Ce choix a pour objectif de «rehausser les compétences du stagiaire», d'ailleurs considéré comme «presque un travailleur à part entière». «La formation par apprentissage assure une main-d'œuvre qualifiée et adaptée à la demande exprimée dans le secteur économique», a-t-il assuré, soulignant, que c'est ce mode de formation est appliqué partout dans le monde, car offrant une formation de qualité et peu coûteuse. La formation par apprentissage ... «mariage parfait» entre théorie et pratique Plusieurs opérateurs économiques et stagiaires approchés par l'APS, au sujet de la formation par apprentissage, à Chlef, se sont dits «satisfaits» de ce mode, à l'image de Mohamed Ben Djebar, propriétaire d'un hôtel, qui a loué la «prédominance de la pratique» dans ce type de formation, à l'origine, selon lui, du fait que l'apprenti est «psychologiquement plus apte à intégrer le monde du travail», et ce à l'opposé du mode résidentiel, qui «forme une main-d'œuvre qualifiée certes, mais qui manque d'expérience pratique», a-t-il soutenu. Cet opérateur en hôtellerie a, d'ailleurs, signalé avoir suivi une session de formation destinée aux maîtres d'apprentissage en hôtellerie et tourisme, tenue dernièrement à l'Institut national spécialisé dans la formation professionnelle de gestion à Chorfa, en vue d'assurer, à son tour, l'encadrement de stagiaires dans ce domaine. Au CFPA d'Oued Sly, des apprentis suivant une formation en agriculture ont, eux, souligné l'importance de suivre ce mode de formation, qui leur permet d'acquérir une expérience de terrain aux seins d'exploitations agricoles, avant de la compléter et de la réactualiser grâce aux cours théoriques. L'un d'eux, Athmane, a estimé que ce mode de formation lui a permis de s'informer sur les plus récentes techniques en vigueur dans le monde agricole, susceptibles de contribuer au développement du secteur à l'avenir. Halima Abdelatif, maîtresse d'apprentissage au niveau du CFPA, a abondé dans le même sens saluant le «dynamisme et la volonté» affichés par les groupes d'apprentis en formation par apprentissage qui leur permet de ne pas perdre de temps en alliant théorie et pratique.