Le chanteur américain Bruno Mars a récolté trois des quatre trophées majeurs de la cérémonie des Grammy Awards dimanche 28 janvier à New York, coiffant sur le poteau le rappeur Kendrick Lamar, au terme d'une soirée très politique. Couronné dans les catégories reines d'album de l'année pour «24K Magic», enregistrement de l'année pour le morceau-titre de l'album et chanson de l'année pour «That's What I Like», le showman de 32 ans au style flamboyant est reparti avec six récompenses, record de la soirée. En recevant le titre d'album de l'année, dernier prix de la cérémonie, Peter Hernandez, de son vrai nom, a remercié les autres artistes sélectionnés dans la catégorie dont Kendrick Lamar et Jay-Z. C'est un nouveau camouflet pour le hip-hop, qui n'a remporté que deux fois le prix d'album de l'année, la dernière fois, il y a 15 ans. En début de soirée, la Canadienne Alessia Cara avait créé la surprise en remportant le premier des quatre trophées majeurs, celui de Révélation de l'année. Jay-Z et «Despacito», les grands oubliés Pour Jay-Z, la soirée a tourné au cauchemar, avec aucune victoire malgré huit nominations. A 48 ans, ce vétéran du hip-hop, déjà primé 21 fois aux Grammys, a été devancé dans trois catégories majeures par Bruno Mars et dans trois sous-catégories rap par Kendrick Lamar. Le rappeur californien est lui reparti avec cinq statuettes dorées en forme de gramophone, réalisant son second grand chelem dans les quatre catégories rap et y ajoutant la meilleure vidéo pour «Humble». Il a aussi ouvert la retransmission télévisée avec une performance coup de poing, offrant à un public enthousiaste une interprétation de son titre «XXX», avec Bono du groupe U2 et entouré de figurants en tenue camouflage et cagoule noire. «XXX» est l'un des titres les plus engagés de l'album «DAMN»., qui évoque les meurtres de jeunes hommes noirs aux Etats-Unis. Lamar a conclu sa prestation entouré de figurants habillés de rouge, qui semblaient recevoir des coups de feu et s'écrouler. Outre Jay-Z, l'autre grand perdant de la soirée a été «Despacito», le méga hit qui a tout emporté sur son passage en 2017. Nommé dans trois catégories, il est reparti bredouille dimanche. Le site Vulture s'est d'ailleurs étonné que le tube planétaire de l'année ait été boudé. Le critique du journal dénonce : «Si 'Despacito» n'a pas trouvé grâce aux Grammys, alors aucune chanson en espagnol, peu importe son succès commercial ou son style ne sera jamais assez bonne pour les Grammys, écrit-il résigné.