Certains importateurs s'offusquent de la suspension de 851 produits à l'importation, ce qui devrait selon le ministre du Commerce, faire économiser en ces temps de maigreur des réserves de change, 1,5 milliard de dollars, en l'espace d'une année. Dans la nomenclature des marchandises désormais indésirables, par voie légale, mais pas prohibées, sur les 851 produits, on compte pas moins de 400 produits industriels, dont des intrants, logiquement indispensables à certaines filières industrielles, notamment de transformations ou de traitements des produits intermédiaires avant leurs mise dans le circuit commercial à l'état fini. Nous leur avons offert un marché sur un plateau. Dans cette confrontation par le débat à distance, il s'avère désolant que le constat des travers qui ont caractérisés l'économie nationale, ne se soit pas établi plus tôt. Les statistiques de la dévastation de notre balance des paiements va tardivement, être établi par le ministère, sur la base de statistiques ; il promet qu'un rapport va être présenté au gouvernement. Ainsi, en entrée du menu, nous apprenons que la production nationale n'a pas répondu à la demande de la consommation nationale, non seulement la production nationale n'a pas été à la hauteur, mais elle a baissé selon les aveux du ministre du Commerce, mentionnant pour exemple la production industrielle, Benmeradi remarque ‘'que lorsque le pays exporte 4 produits industriels, il en importe 100, ce qui signifie qu'on va droit dans le mur'', avec la persistance de la faiblesse des investissements privés dans le secteur industriel. La politique de l'enrichissement facile des particuliers au détriment de la collectivité nationale s'est faite d'une manière machiavélique, et pourtant ce ne sont pas les lanceurs d'alerte qui ont fait défaut pour dénoncer le danger du laxisme qui a caractérisé le commerce extérieur. Le ministre nous confirme ce que l'homme de la rue sait dès l'établissement du constat de l'illusoire ‘'made in bladi'' que nos industriels stagnaient dans la réalité en aval. Tomates concentrées se limitant à sa mise en boite, sodas utilisant l'eau comme seul intrant local ou le sucre roux qui est limité à son simple raffinement localement, alors qu'il aurait été judicieux, de collaborer avec des agriculteurs pour produire localement de la betterave sucrière. L'un dans l'autre, il s'avère qu'il n'y eu point d'intelligence économique dans la conduite des investissements publics ou privés afin de les rentabiliser au maximum. Le système des subventions indirectes et qualifiés d'involontaires à tort, n'a pas aidé les importateurs et les industriels à voir plus loin que le bout de leur nez pour élever vers l'amont leurs affaires ou leurs entreprises.