Le projet de stratégie nationale pour la diversification des exportations sera bientôt soumis au gouvernement pour adoption, a affirmé le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, lors de son passage hier au Forum de la Chaîne 1 de la Radio nationale. Pour rappel, un atelier avait été installé, en janvier 2016, composé de représentants du ministère du Commerce, de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), de la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), afin de définir, avec la contribution d'experts étrangers, les éléments-clés de la stratégie nationale des exportations hors hydrocarbures, et d'identifier les mesures nécessaires à la levée des obstacles entravant l'activité export. Le ministre a évoqué, à ce propos, parmi ces mesures, celles se rapportant aux règles applicables aux transactions courantes avec l'étranger et aux comptes devises, gérés par la Banque d'Algérie, notamment en ce qui concerne le rapatriement des recettes des exportations qui posait problème jusqu'ici. Le ministre du Commerce a également expliqué que cette nouvelle stratégie se base sur l'accompagnement des opérateurs et la facilitation des procédures pour l'ouverture de bureaux de liaison et de points de vente à l'étranger, notamment dans les pays d'Afrique qui représentent un marché à grand potentiel pour l'écoulement des produits algériens. M. Benmeradi est revenu, par ailleurs, sur la dernière décision portant sur l'abandon des licences d'importation et la mise en place d'une liste de 851 produits interdits à l'importation à partir de 2018. Il a indiqué, à cet effet, que «les produits de large consommation et les intrants servant à l'outil de production ne sont pas concernés» par le blocage, précisant que les mesures de «suspension provisoire» des importations seront levées une fois «atteint l'équilibre» de la balance commerciale et de la balance des paiements. A la question de savoir si la production nationale est en mesure de compenser les produits interdits à l'importation, le ministre a été catégorique, en affirmant que «beaucoup des produits fabriqués localement ne sont pas connus, bien qu'ils puissent couvrir une grande partie des besoins nationaux». Et d'affirmer que la suspension des importations va encourager les opérateurs économiques à passer à la production localement. Selon lui, «50% des importateurs ont exprimé leur souhait de se convertir à la production industrielle», comme cela a été le cas auparavant dans le domaine de la pharmacie dont les fabricants assurent aujourd'hui 65% des besoins nationaux. S'agissant de l'augmentation des prix de certains produits sur le marché national, le ministre a affirmé qu'un suivi régulier du marché est effectué par les services du ministère qui a permis de constater des hausses injustifiées, notamment dans les prix des produits de laitage.