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Dix éclaircissements pour éviter les discours de sinistrose, facteur de la crise de confiance
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 02 - 2018

Il s'agit ni de verser dans la sinistrose, ni dans l'autosatisfaction mais simplement de réaliser une analyse objective en privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie face à un bouleversement géostratégique sans précédent.
1.-Encore un discours de sinistrose de la part du ministre du commerce où selon ses propos, largement repris par la presse nationale et internationale le 05 février 2018 le cite : «propos l'Algérie va droit au mur», dressant indirectement un bilan négatif de la période 2000/2017, ce qui risque de donner une image négative tant au niveau national qu'international faisant fuir les investisseurs potentiels qui ont besoin de confiance. Tout ce qui a été réalisé entre 2000/2017 n'est pas totalement négatif après une destruction massive des infrastructures et le gel de l'économie pendant une décennie de 1990/1999 : des réalisations et des insuffisances qu'il s ‘agit de corriger.
2.- Or comme j'ai eu souvent à l'affirmer, l'Algérie ne traverse pas une crise financière ayant clôturé à plus de 95 milliards de dollars fin 2017 pour les réserves de change et à environ 6 milliards de dollars pour la dette extérieure s'agissant de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle. Le bilan de la situation socioéconomique est connu ayant dirigé un rapport complet pour le compte du gouvernement avec des solutions concrètes horizon 2020/2025 en février 2015 avec des solutions concrètes et souvent relaté dans plusieurs de mes contributions (voir www.google.com).
3.-Environ, 83% de la superficie économique est constituée de petits commerce – services, le secteur industriel représentant selon l'ONS 6,3% du produit intérieur brut entre 2016/2017 et sur ces 6,3% 97% de petites entreprises peu innovantes. Les recettes en devises directement et indirectement avec les dérivées à 97% sont le fait des hydrocarbures. Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie c'est Snatrach ayant contribué à l'importante dépense publique entre 2000/2017et donc sur le taux de croissance et le taux d'emploi.
4.-Comme je viens de le relater dans une interview à une radio publique nationale le 05 février 2017, il ne s'agit pas de dresser un nième bilan. Bien qu'un effort important a été réalisé puisque les sorties de devises entre les importations de biens, de services, (fluctuant entre 10/11 milliards de dollars par an entre 2010/2017) sont passées à plus de 70 milliards de dollars en 2014/2015 à 60 milliards de dollars en 2016 et 57/58 milliards de dollars en 2017, la baisse des importations de biens malgré toutes les mesures n'ayant baissé que d'environ un milliard de dollars entre 20168017.
Alors que les recettes en devises ont été de 29millairds de dollars en 2016 et environ 34 milliards de dollars pour 2017. Quant à l'économie en devises annoncée de 1,5 milliard de dollars suite aux interdictions d'importation, il faut éviter des solutions à des problèmes mal posés, reposant sur l'hypothèse de la dynamisation du tissu productif interne, l'actuel ministre du Commerce étant bien placée puisqu'il a eu à exercer la fonction de ministre de l'Industrie, étant donc responsable de la situation actuelle.
5.-Concernant les subventions ciblées devant éviter des annonces dans la précipitation, où le ministre du Commerce promet e verser un chèque directement aux plus nécessiteux, comme je viens de le démontrer clairement dans une interview à la radio publique Radio Algérie Internationale «face aux tensions budgétaires, quelle politique de subventions pour le gouvernement» cette opération complexe ayant des incidences économiques sociales et politiques, non maîtrisée source de vives tensions sociales est techniquement impossible sans un système ‘information fiable en temps réel, mettant en relief la répartition du revenu national par couches sociales et par répartition régionale et sans quantifier la sphère informelle qui permet des consolidations de revenus».
6.- Il s'agit maintenant d'aller vers des actes et non des discours démobilisateurs et d'entrevoir une véritable stratégie collant tant aux mutations internes qu'externes dans le cadre des valeurs internationales, passant par de profondes réformes institutionnelles (rendant urgent un grand ministère de l'économie regroupant commerce-finances) et micro-économiques conciliant le cadre macro-économique et macro-social dans un cadre décentralisé (couple efficacité économique et justice sociale, pas égalitarisme). Il s'agit donc d'aller vers la bonne gouvernance, la valorisation de l'économie de la connaissance étant à l'aube de la quatrième révolution économique mondiale (dont l'intelligence artificielle), de libérer les énergies créatrices en levant aux entreprises publiques, privées nationales/internationales toutes les contraintes d'environnement – bureaucratie- système financier- système socio-éducatif et l'épineux problème du foncier.
7.-Concernant justement un autre discours selon nos informations, il n'a jamais été question pour le P-DG de Sonatrach de s'attaquer à l'Europe qui est un partenaire stratégique pour l'Algérie en manière énergétique contrairement à ce qui a été rapporté par une certaines presse. La position officielle de l'Algérie est reflétée par les différents communiqués du ministère des Affaires étrangères. Selon nos sources, dans la pratique des affaires n'existant pas de sentiments, l'Algérie via Sonatrach entend défendre ses propres intérêts comme l'Europe entend défendre les siennes. Bien que la majorité des contrats à long terme expirent vers 2019/2020, l'Algérie entend respecter ses engagements internationaux pour l'approvisionnement en gaz de l'Europe à travers les canalisations Medgaz via Espagne et Transmed via l'Italie qui est la plus grande canalisation. Etant entendu que les investissements dans le gaz sont des investissements lourds et à maturation lente.
8.-Devant éviter toute désinformation, quant au pétrole et gaz de schiste, dont j'ai l'honneur de diriger l'audit pour le compte du gouvernement, l'Algérie qui possède la troisième réservoir mondial (près de 20 000 milliards de mètres cubes gazeux selon une étude américaine), selon le ministre de l'Energie représentant le gouvernement, les négociations notamment avec d'importants partenaires étrangers dont Exxon Mobil, Total, Schell, etc., l'Algérie est uniquement en phase d'exploration et non d'exploitation.
La rentabilité sous réserve de la préservation de l'environnement de l'eau, (de nouvelles techniques étant prévues horizon 2020, économisant l'eau et l'injection de produits chimiques), et d'une large implication de la société civile, parallèlement aux énergies renouvelables inclus dans le bouquet énergétique de l'Algérie, ne fera pas avant sept années selon le ministre de l'Energie passant également par un assouplissement de la loi des hydrocarbures, notamment son volet fiscal, loi élaborée au moment où le cours dépassait 100 dollars le baril, le prix de cession du gaz suivant.
9.-Une société n'est jamais inerte. Elle est toujours en mouvement portée par des forces sociales, économiques et politiques. Les politiques doivent éviter, sous la pression des évènements des solutions hâtives à des problèmes mal posés. Les économistes et les politiques doivent reconnaitre leurs limites ayant besoin de connaitre les mouvements historiques, anthropologique et sociologique des forces sociales, donc de connaitre la société avant d'élaborer une politique économique qui n'a aucun sens sans cette analyse.
Le lieu du dialogue naturel est le conseil économique et social consacré par la nouvelle Constitution qui devrait regrouper les meilleures compétences et toutes les composantes de la société représentatives malheureusement gelé depuis des années. L'objectif stratégique 2018/2025/2030 sera de dépasser le statut quo actuel pour éviter l'épuisement progressif des réserves de change, étant passées de 195 milliards de dollars en janvier 2015 à 95/96 milliards de dollars fin 2017, donnant un répit de trois ans.
10- L'Algérie contrairement aux discours pessimistes démobilisateurs, connaissant certes une situation difficile, ne traverse pas une crise financière mais une «crise de gouvernance. L'Algérie, facteur de stabilisation de toute la région méditerranéenne et africaine est un grand pays et a toutes les potentialités de relever les nombreux défis (voir notre interview aux importants quotidiens internationaux courant 2017 La Tribune.fr (France) et à l'American Herald (USA).
Il s'agit de lutter contre les surcoûts et le gaspillage et parallèlement mettre fin au cancer de l'économie de la rente qui se diffuse dans la société source d'inefficacité économique et d'injustice sociale. La situation peut être maîtrisable, sous réserve d'une plus grande rigueur budgétaire et d'une lutte contre les surcoûts, le gaspillage et la corruption renvoyant au mode de gouvernance.
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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