La révision des subventions est un moyen indispensable pour secourir l'économie nationale, selon les déclarations d'hier de l'expert et ex-ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Lors de son passage à l'émission «l'Invité de la rédaction» sur les ondes de la Radio algérienne de la radio Chaîne lll, l'expert économique a jugé qu'il est temps de passer au régime des subventions ciblées. Cette mesure, une fois prise, permettra à l'Etat, selon les estimations de Benkhalfa, de gagner les deux tiers du budget consacré, pour le moment, aux subventions et qui a été, en 2017, de l'ordre de 1.760 milliards de dinars. L'ex-ministre des Finances qui a estimé que «c'est indispensable de réviser le système des subventions actuel», a justifié que ce dernier «en raison de son important coût budgétaire, perturbe les marchés et empêchent la concurrence de jouer son rôle.» Pour ouvrir l'investissement du champ économique et du développement des revenus, cette mesure, a insisté Benkhalfa, en fait partie des unes des plus importantes. Il a souligné, à ce sujet, qu'«il faut décélérer sur les subventions et accélérer sur l'investissement.» Par ailleurs, même si l'expert et ancien trésorier du pays a insisté sur la nécessité de supprimer le système de subventions généralisées, il a interpellé sur la manière de faire cette démarche. A ce sujet, il a estimé que la mesure doit être prise d'une manière graduelle, petit à petit. «Il faut un passage graduel qui doit permettre d'augmenter les revenus par l'augmentation de l'investissement économique.» Par contre, il a fini par avouer qu'il est «en faveur d'une méthode qui n'est pas lisse, de préparer les conditions pour passer à une phase où l'ensemble des produits devraient changer de prix». Il faut savoir que le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia a déclaré, samedi depuis Dubaï que «le système des subventions des carburants pourraient être supprimées dès 2019». A ce sujet, on rappelle que lors d'une conférence de presse tenue récemment, le Chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia avait informé que «le prix réel de l'essence est près de 800 dinars/litre». Ce qui fait que si la déclaration faite par l'actuel ministre des Finances s'avère réalisée en 2019, les prix des carburants feront que les prix de l'électricité et des transports augmenteront par conséquence. Dans la continuité de ses déclarations, le ministre a annoncé qu'à partir de l'année 2020, «les Algériens achèteront le produits subventionnés tel que le lait, le pain, la semoule, et la farine, à leurs prix réels parce que l'Etat a l'intention d'arrêter l'ensemble des subventions». Sur le volet de la situation économique du pays, Abderrahmane Raouia a assuré que «l'Etat ne prévoit pas de recourir à des emprunts cette année». Toutefois, il n'a pas éloigné carrément cette idée, soulignant que «cette mesure n'est pas exclue pour l'année prochaine». Par contre, le ministre n'a pas précisé la nature de cet emprunt, s'il sera un endettement externe ou interne. Il est à noter que le gouvernement a lancé un dispositif de financement non conventionnel, afin de «faire face au déficit du Trésor». Toujours dans le cadre des mesures prises pour lutter contre la crise économique actuelle, l'Etat a annoncé, l'année dernière, qu'il devrait «lancer un nouvel emprunt obligataire national aux normes de la finance islamique».