Ce week-end sportif s'annonce brûlant sur la majorité des stades. Si des appels au fair-play sont lancés par quelques dirigeants conscients de l'importance des duels afin d'éviter des incidents, d'autres préfèrent se taire, et laisser le climat pourrir. L'heure des vérités s'approche donc. Vérités au pluriel signifie qu'il s'agit de mettre à l'épreuve la capacité des dirigeants à jouer franc-jeu, à avoir cette capacité à calmer les esprits et à ne pas porter la casquette de la provocation donc de la violence. La rue s'inquiète et s'interroge à la fois sur ce qui risquerait d'animer ce week-end sportif. Les professionnels se mêlent à cette inquiétude. Pourquoi ce passéisme ? Ils essaient de nous l'expliquer à leur manière : on peut avoir de bonnes raisons de penser que l'époque répond au jeu de football, d'encourager et d'enseigner aux joueurs ce qui caractérise la sportivité au sein d'une équipe. Respecter son adversaire et se contenter du résultat. Tout cela semble être un passé que nous regrettons. Ce qui jadis se résumait à une partie de football avec au centre ce plaisir de jouer est bien finie. Ce football national que l'on veut promouvoir et préparer à un destin professionnel est-il sérieusement ébranlé par quelques dirigeants qui refusent de militer en faveur d'un football purement professionnel ? La majorité des supporters composés de familles, refusent de perdre cet espoir, celui de revivre un jour l'ambiance des grandes rencontres, dignes de ce que reflète notre culture. Malheureusement, et dommage pour ce sport «roi». Tout en évitant d'être pessimiste, l'optimise a du mal à gagner la partie devant ce qui se trame dans nos stades. Parce qu'il est dangereux, voire même menaçant pour les joueurs et supporters pour ne pas prévoir et de ne pas être capables d'éviter bien sûr une éventuelle déflagration, que personne ne souhaite. La violence justifie ce raisonnement. Les déclarations de quelques dirigeants, à la veille des confrontations sportives, laissent penser que ce ne sera pas très sportif. A Biskra, un dirigeant dira «personne ne viendra ici, nous battre sur notre terrain...» Ailleurs, on évoque des dispositifs pour décourager et isoler les supporter qui viendraient soutenir et encourager leur équipe. Nous l'avons écrit, hier, l'entrée au stade pour les fans du DRBT sera gratuite. Une prime spéciale en cas de victoire. A cela, s'ajoute d'autres opérations d'intimidations. Selon notre confrère de Compétition «on compte déployer des stadiers à l'intérieur du vestiaire afin d'intimider les joueurs jaune et vert comme on compte aussi chasser les supporters kabyles des gradins comme ce fut le cas lors de l'exercice sportif 2015-2016». Un tableau qui caractérise notre football, fort heureusement que ce schéma n'est pas toujours à l'ordre du jour des autres rencontres. D'ailleurs, les responsables de la formation du Djurdjura ont exigé une sécurité renforcée à Tadjenanet. Que ce soit à l'intérieur du stade, dans le vestiaire, dans les gradins ou bien même aux alentours du stade. C'est un peu comme l'arbre qui cachait la forêt de la misère et de la désolation du football national incapable de se doter des moyens les plus élémentaires pour permettre aux clubs d'honorer convenablement leur saison et de donner à la compétition un semblant de sportivité. Se voilant la face, quelques dirigeants de clubs ont consciemment ou inconsciemment fait recours à tous les subterfuges pour honorer, si l'on peut dire, leur engagement en championnat. «A force donc de se nourrir d'entorses aux règlements et de transgressions à l'éthique sportive, ce football national a récolté les fruits amers de sa permissivité et le prix à payer est désormais très cher car c'est la remise en cause totale de ses fondements tant il s'est avéré que ses fondations sont fragiles. Le professionnalisme dont on a beaucoup entendu parler cette saison paraît comme un leurre.» L'art et la manière, peu importe. Tadjenanet où est attendue la JSK, doit jouer pour les six points, la JSK aussi. Que le meilleur gagne, pourvu que cela se fasse dans la sportivité sur l'ensemble de nos stades.