La rencontre de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, avant-hier soir, avec les cinq syndicats autonomes de l'intersyndicale relevant du secteur de l'Education nationale n'a pas donné fruit, la grève des 20 et 21 février a été maintenue. Dans tout cela, après moult appels de la ministre pour le dialogue et l'échec de ces derniers, l'élève reste la seule victime, en spectateur. Il voit les jours défiler sans qu'il ait l'opportunité d'avoir un parcours scolaire stable. L'éducation, un terme qui évoque grève et instabilité en Algérie, malgré les multiples tentatives de la tutelle de dialoguer avec les syndicats, ce secteur l'un des plus affectés par les mouvements de débrayage. Le Cnapeste est un syndicat à par cette fois, depuis avoir entamé la grève, en novembre dernier, ce syndicat semble tenir tête à la tutelle. En effet, il a refusé de suspendre son mouvement de débrayage pour rencontrer la ministre, avant-hier soir, comme cela a été fait avec les autres cinq syndicats. En grève illimitée, la ministre de l'Education nationale a considéré la démarche du Cnapeste comme totalement «illégale». Dans ce sens, le ministère a déclaré, avant-hier, dans un communiqué rendu public que «la poursuite de la grève déclenchée par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) met les enseignants concernés en situation «d'abandon de poste passible de licenciement». La poursuite de la grève, a-t-on poursuit «met les enseignants concernés en situation d'abandon de poste passible de licenciement conformément à la législation en vigueur». Le ministère a rappelé que le tribunal administratif d'Alger avait déclaré le 30 janvier 2018 «illégale» la grève déclenchée par les enseignants affiliés au Cnapeste et ordonné d'y «mettre fin immédiatement». Autre part, les cinq syndicats autonomes qui avaient rencontré, avant-hier soir, la ministre de l'Education, ont décidé de tenir leur mouvement de grève qui sera entamé aujourd'hui 20 février jusqu'à demain, 21 février. Dans ce sens, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a considéré que «la rencontre avec la première responsable du secteur n'était pas des pourparlers», affirmant que l'intersyndicale s'est entendu de maintenir la grève les 20 et 21 février. Avec tous ces événements, le début de l'année n'a pas été rose pour le secteur de l'éducation nationale. Entre ces grèves, pourparlers, rencontres, médiation des personnalités politiques, tentatives de la tutelle de consoler les parties en répondant aux revendications qui «font partie de ses prérogatives», il y a de l'autre rive, l'élève qui reste le seul spectateur qui semble ne pas avoir «son mot à dire», dans tout ce qui se passe. Mohamed, le premier de sa classe dans un collège en grève dans la wilaya de Blida, témoigne son regret sur la situation. «Je me sens perdu avec toutes ces grèves, j'aime mes études, je veux réussir et devenir enseignant quand je serai grand, pour donner de vrais cours à mes élèves». Les parents de Mohamed, quant à eux semblaient tout à fait contre ce débrayage, «nous sommes étonnés de la tournure de la situation, nos enfants sont perdus et nous le sommes avec eux, il faut que les autorités mettent fin à cette situation pour le futur de nos enfants, ils ont le droit à un enseignement dans de bonnes conditions de stabilité et de sérénité». Amina, médecin psychologue exerçant à son compte a expliqué le retour négatif de ces grèves sur le développement de l'enfant. «Autant de grèves signifie destabiliser le quotidien des élèves, leur faire perdre leurs repères, freiner leur motivation pour les études». Dans ce sens, la psychologue appelle «les parents d'élèves de se charger de leurs enfants le temps que la situation s'améliore.»