L'Union africaine (UA), propriétaire des Jeux africains (JA), a signé un mémorandum avec l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (ACNOA) concernant la gestion des JA, le 15 février 2018. L'ACNOA va notamment devoir trouver rapidement un nouveau pays hôte pour l'édition 2019, l'UA ayant enfin officialisé le forfait de la Guinée équatoriale. Le Maroc se dit intéressé. C'est sans doute la fin d'un conflit qui durait depuis plusieurs années et qui avait considérablement nui à l'attrait des Jeux africains (JA). Le 15 février 2018, l'Union africaine (UA) et l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (ACNOA) ont trouvé un terrain d'entente concernant ces «Jeux olympiques de l'Afrique» qui ont lieu tous les quatre ans, depuis 1965. L'UA et l'ACNOA ont, en effet, signé un mémorandum d'entente concernant cet événement sportif majeur pour le continent. «Il y a la cession des droits de l'organisation, ainsi que celles du management et du marketing. Quant aux aspects techniques, ils vont être organisés et supervisés par l'Union des confédérations sportives africaines (UCSA), explique Mustapha Berraf, premier vice-président de l'ACNOA, à rfi.fr. C'est en quelque sorte, une concession et une délégation de tous les pouvoirs concernant la gestion, le fonctionnement, le marketing et le management des Jeux africains». La fin d'une spécificité Jusqu'à présent, l'Union africaine, propriétaire de l'événement, et les gouvernements africains géraient leurs Jeux africains sans grand partage. Une quasi-exception africaine qui a provoqué de grosses tensions entre l'UA et l'ACNOA. Cette dernière estimait, en effet, qu'une telle compétition devait lui revenir. «Le changement s'est fait après maintes années de négociation, souligne l'Algérien Berraf. On essaie de revenir à une certaine orthodoxie et à une certaine logique. Sur tous les continents ou presque, il y a des jeux continentaux qui sont organisés par des comités olympiques et une association continentale». Des Jeux africains 2019 qualificatifs pour les JO-2020 ? Le sommet de la crise entre l'ACNOA et l'UA a été atteint lors des Jeux du cinquantenaire. Le Comité international olympique (CIO) avait alors refusé que les JA-2015 soient qualificatifs pour les Jeux olympiques 2016. Résultat : de nombreux athlètes de haut niveau avaient zappé la case Brazzaville, jugeant la chose sans grand intérêt sportif. Pour 2019, Mustapha Berraf espère évidemment un meilleur sort. «C'est le souhait de l'Union africaine et le nôtre, glisse-t-il. Pour se faire, nous allons solliciter la bienveillance du président du CIO et des responsables des Fédérations internationales pour en faire un événement à la fois attractif et intéressant pour les athlètes parce qu'il pourrait devenir une étape de préparation et de qualification aux Jeux olympiques. Ce serait une très bonne chose pour remettre ces Jeux africains au diapason de ce qu'ils devraient être». Oui, mais où ? Reste un problème majeur : il n'y a plus de pays hôte pour les Jeux africains 2019, à 18 mois de l'échéance. En septembre 2017, à Nairobi, l'ex-ministre des Sports équato-guinéen, Candido Nsue Okomo, avait annoncé la volte-face de son gouvernement à des membres médusés du conseil du sport de l'Union africaine. Officiellement parce que cette édition 2019 risquait de représenter un trop gros investissement financier au regard de son faible enjeu sportif. Officieusement, selon une source au sein de l'Union des confédérations sportives africaines, en guise de représailles, les Equato-Guinéens n'auraient pas supporté que Agapito Mba Mokuy n'ait pas décroché la présidence de la commission de l'Union africaine, en janvier 2017... Ce désistement n'inquiète toutefois pas outre-mesure l'ACNOA qui est désormais chargée de trouver et de désigner le remplaçant de la Guinée équatoriale. «Il y a quand même un très grand attrait pour ces Jeux de la part des Comités nationaux olympiques, lance Mustapha Berraf. Pour le moment, nous avons deux candidatures qui ne sont pas encore confirmées. (...) Ces pays ont seulement manifesté leur intérêt». Parmi ces deux pays, il n'y a pas l'Algérie qui doit déjà organiser les Jeux africains de la jeunesse du 18 au 28 juillet 2018 ainsi que les Jeux méditerranéens en 2021 à Oran, explique Mustapha Berraf. Ce dernier estime par ailleurs que la Guinée équatoriale pourrait revenir sur sa décision... Le Maroc se dit intéressé En revanche, le Maroc pourrait faire partie des deux mentionnés. Le ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi El Alami, se dit intéressé. «Le Maroc pourrait organiser les Jeux africains si on les transforme en jeux qualifiant aux JO, pour ramener les grands athlètes africains et leur donner ainsi une dimension ou un caractère international, indique-t-il à rfi.fr. Je veux que ces Jeux évoluent. J'ai demandé d'effectuer une visite de travail pour les intégrer dans l'agenda olympique comme font d'autres continents». Rachid Talbi El Alami ne préfère pas s'avancer sur un site possible entre Casablanca, Marrakech, Rabat et/ou Tanger. Mais des Jeux africains 2019 - les tous premiers au Maroc - seraient un incroyable rebondissement. Les Marocains n'ont plus pris part à ces JO continentaux depuis 1973, leur pays ayant claqué la porte de l'UA en 1984 avant d'y revenir en 2017. Resterait tout de même à savoir si la présence d'athlètes représentant le Sahara occidental serait tolérée. Rien n'est moins sûr...