Encore une fois, depuis le début des années 2000, la vieille ville de Annaba a eu droit aux honneurs. Ils lui ont été rendus par le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi venu inaugurer l'exposition des plans de sauvegarde de la vieille ville de Annaba. Cela a été fait hier, en présence du wali de Annaba Mohamed Salamani et le P/APW Abdenacer Hamoud. Cette fois, le public nombreux n'a pas eu droit à l'appellation de sa ville « Bouna El Haditha » habituellement exprimée par les membres du gouvernement à chacune de leurs visites. Elle a entendu d'autres mentions allant dans le sens des projets de réhabilitation, de prise en charge ou non du vieux bâti et des préoccupations de ceux qui malgré les problèmes d'entretien de leur quartier ont tenu à y rester. Ce samedi donc, la Place d'Armes a vécu des émotions très perceptibles chez les étudiants du département architecture master technologie pour la conservation et restauration architecturale. Ils étaient encadrés par leurs enseignants et les acteurs de 90 bureaux d'études ayant déposé leur dossier d'agrément dont 28 retenus et 20 en cours d'étude selon le ministre. La même démarche avait été révélée par le ministre de la Culture lors d'une visite similaire en 2007. Elle a été ponctuée par les mêmes déclarations, engagements et promesses de mieux faire pour rendre la Place d'Armes de Annaba plus attractive tant pour ses habitants que pour ceux des autres régions du pays et des touristes. L'on a également attribué la référence historique patrimoine de valeur inestimable de Bouna El Haditha. L'on a créé l'Office Communal de Restauration et d'Aménagement de la Vieille Ville Annaba (Ocrava). L'objectif était, et reste toujours de préserver et de réhabiliter le site avec sa vieille mosquée Abou Merouane Echarif datant de plus d'un siècle. Elle avait été transformée en hôpital militaire sous l'occupation française avant de recouvrer sa mission rayonnante sur la ville de Annaba, celle de Djamaa El Bey, La Casbah et la Citadelle implantés sur 15 hectares. A chaque fois, la tendance à répéter ce qui a été dans le cadre de visites ministérielles similaires, est présente. Mais rien n'est fait. La situation demeure inchangée alors qu'il est question de restauration et de préservation de ce riche héritage. Les étudiants du département architecture master technologie pour la conservation et restauration architecturale de l'université de Annaba ne cachaient pas leur joie d'entendre les expressions de satisfaction exprimées par le ministre au contact du travail architecturale réalisée dans la réhabilitations du vieux bâti. «C'est sur vous que désormais nous compterons pour ces projets. Plus aucun bureau étranger ne sera désigné pour cette mission», martèlera le ministre. C'est que la mission n'est pas aisée avec un vieux bâti datant, dans certains cas, de plus de 10 siècles. Exposé, plus est, aux infiltrations des eaux ainsi qu'à la dégradation des constructions à spécificités architecturales des vieilles villes dans le monde. Ce qui, éventuellement, expliquerait les opérations intermitentes de restauration comme celle réalisées en 2016 sur la mosquée Abou Marouane, Djamaa El Bey et la citadelle. Et c'est là qu'interviennent les études préalables réalisées par les bureaux d'études dont l'objectif est d'éviter de dénaturer le caractére originel du vieux bâti. Tout ceci figure dans une des nombreuses questions posées au ministre. Celle notamment du gel du financement de tous les projets de réhabilitation à travers le pays. Ces projets et bien d'autres, ont été exposés au ministre au Théâtre Azzedine-Medjoubi dont la visite s'est articulée sur plusieurs aspects. Outre celui relatif à la nécessité de veiller au respect du vieux bâti et de sa réhabilitation par des bureaux d'études algériens, le ministre a également abordé la question du gel du financement de la réhabilitation du vieux bâti à travers le pays. Il s'y est d'ailleurs attardé comme pour préciser que la démarche entre dans la politique d'austérité appliquée par les pouvoirs publics. Dans son intervention, il a également fait appel à la société civile pour révéler davantage la vieille ville de Annaba au public. Au-delà de cette inauguration, la visite du ministre de la Culture à Annaba est également une opportunité pour les opérateurs économiques de se positionner pour contribuer à l'épanouissement de la vieille ville à travers sa réhabilitation.