Désolation Aujourd'hui, beaucoup de ses quartiers ont disparu ou menacent ruine. Une enveloppe de 100 millions de dinars a été réservée à la rénovation du vieil Annaba, dont des pans entiers se meurent de jour en jour. Considérée comme la mémoire d'Annaba, cette partie cruciale de la ville qui abritait, en 2001, 12 000 âmes, a subi, comme toutes les autres cités historiques, les effets du temps. Sa restauration est à l'ordre du jour depuis une trentaine d'années. Aussi bien les élus locaux que les autorités officielles s'en sont inquiétés. Des décisions ont été prises, un office chargé de la restauration mis en place et des fonds débloqués. Cependant, la vieille ville perd, jour après jour, un pan de ses édifices, de son histoire et, de ce fait, celle de la ville d'Annaba. La vieille ville deviendra la ville elle-même jusqu'au XIXe siècle et sera Bouna el-Hadita ou Medinet el-Unab (la nouvelle Bouna ou la ville des jujubes). Annaba est connue également pour sa citadelle, ses mosquées Abou Marouane et Djamaâ El-Bey. La vieille ville d'Annaba était à l'époque divisée en quartiers. Au sud se trouvaient les quartiers des fonctionnaires, des commerces et services. Le nord, l'est et l'ouest étaient réservés aux quartiers résidentiels. Nombre de ses quartiers ont aujourd'hui disparu ou menacent ruine. 2 408 logements y ont été recensés. A peine 7% de ce parc sont jugés en bon état, 37,1% sont considérés comme habitables, 29,8% en mauvais état, nécessitant une réhabilitation et 6,2% déclarés vétustes et devant être démolis. Pendant des années, l'évacuation de certaines familles occupant des logements menaçant ruine a posé problème aux pouvoirs publics. Elles refusaient d?être relogées hors de la ville ou d'intégrer des centres de transit. Parce qu'ayant une valeur architecturale ou historique, beaucoup d'habitations à restaurer posent également problème sur le plan technique. L'aspect architectural et historique ne devant, en aucun cas, être négligé par la restauration, le dossier a été confié à un bureau d'études qui devait réfléchir sur cette question. Les premières propositions de ce dernier optent pour la création d'espaces culturels où l'artisanat occuperait une place primordiale. Ces espaces se grefferaient à la place du 19-Mai, qui s'y prête idéalement. Il est également question de faire de la rue Philippe une piétonnière. En somme, la vieille ville peut être appelée à redevenir la médina.