Une équipe «médiocre», un club «en beurre», «arriviste» mais «tout petit», «tout l'argent du monde n'a aucune valeur» : plusieurs journaux européens étrillent le PSG qui a dépensé 400 millions d'euros pour se faire sortir dès les 8es de finale de la C1 contre le Real Madrid. En Espagne, la presse se moque cruellement du «nouveau riche» reparti les poches vides, malgré les recrutements astronomiques de Neymar (222 millions d'euros) et Kylian Mbappé (180 millions d'euros) l'été dernier. «400 millions dépensés... et à nouveau éliminé dès les huitièmes», titre le quotidien sportif Marca en pages intérieures, avec une photo de Mbappé tête basse. «Le PSG faisait peur à toute l'Europe il y a seulement deux mois», relève le journal. «Deux mois plus tard, le Real est en quarts et les 400 millions d'euros, qui semblaient bien investis quand les buts tombaient en cascades, paraissent désormais un gaspillage.» Même acidité du côté du journal madrilène As, qui évoque «un PSG sans football ni classe». «Galacticide à la parisienne», peut-on lire en pages intérieures, allusion aux «Galactiques», ces stars du football assemblées au début des années 2000 au sein du Real. «Le PSG hypertrophié à grand renfort de stars finit par mordre la poussière.» Le meilleur jeu de mots est pour Mundo Deportivo, qui ose un «Cheikh et mat» en Une pour décrire l'échec du projet qatari à Paris. Chose rare, le quotidien pro-Barcelone en vient même à dire du bien du grand rival madrilène ! «Le Real Madrid renverse un PSG timoré qui a terminé à 10 et s'écroule à nouveau en Ligue des champions. Les (Merengues) passent en quarts après un excellent match, avec Cristiano (Ronaldo), (Lucas) Vazquez et (Marco) Asensio comme références». «Le PSG a interprété merveilleusement son rôle d'équipe médiocre de Ligue des champions», relève pour sa part le journal barcelonais Sport. «Le PSG reste tout petit. Les millions ne suffisent pas pour acheter l'histoire et la grandeur, on l'a ou on ne l'a pas.» «Real d'acier, PSG en beurre» En Italie, la Gazzetta dello Sport décrit le «nouveau flop du PSG» et titre en pages intérieures «un Real d'acier, un PSG en beurre». «A l'aller, les Français avaient gâché des occasions. Cette fois non. Il n'y a eu ni illusions, ni regrets. C'est leur pire match cette saison.» Le quotidien sportif italien se moque de l'entraîneur parisien Unai Emery : «Peut-être que l'émir va devoir mettre la main au portefeuille («hum...») pour trouver un entraîneur à la hauteur.» Et stigmatise l'attitude de Marco Verratti, exclu pour un deuxième carton jaune : «Marco confirme qu'il est incapable de garder la tête froide et c'est un gros problème, y compris dans l'optique de la sélection.» Sur son compte Twitter, le journal italien a également ressorti une déclaration de Dani Alves qui fait beaucoup réagir les internautes : «Mon objectif est de gagner à nouveau la Ligue des champions. C'est pour ça que j'ai quitté la Juventus et c'est pour ça que Neymar a quitté Barcelone». En Angleterre, le Guardian présente les Parisiens comme des «plastic galacticos», des «galactiques de plastique» bien loin des vrais galactiques que sont les Madrilènes. «Emery peut s'inquiéter pour son avenir». «C'est la sortie pour le PSG et également pour son entraîneur Unai Emery», abonde le journal allemand Bild. «Contre le roi de la compétition reine (le Real, double tenant du titre en C1), tous les millions du monde ne valent rien !». «Aujourd'hui : rien !» «Sans le transféré royal Neymar (opéré du pied droit et forfait), rien ne fonctionne contre la Maison Royale», enchaîne le quotidien. Le site allemand Sport 1 reprend les commentaires de l'ancien gardien de but international Oliver Kahn, désormais consultant, très critique envers le PSG : «Ils avaient toutes les armes pour gagner. C'est une équipe qui peut nourrir les plus hautes ambitions, et aujourd'hui : rien ! On peut s'acheter tous les meilleurs joueurs, mais on ne peut pas acheter du caractère. ça doit se construire au fil des années». En Belgique, La Dernière Heure/Les Sports se demande comment «le PSG va pouvoir garder Neymar, motivé, alors que son prochain match important en club aura lieu dans... un an (en Ligue des champions)» et ajoute : «Les Français s'entêtent à vouloir grimper une montagne qui reste trop haute pour eux». En France, le quotidien régional La Provence, qui avait pris fait et cause pour le Real et son entraîneur marseillais Zinédine Zidane, ironise sur «la dégringolada» parisienne et adresse un poème au «super-héros» Zizou : «Donne-nous tes soleils, qu'on s'habille de vermeil.»